Avr 182012
 

Dans une tribune publiée sous le titre « Pour une vraie politique de l’intégration » dans le journal Le Monde, Patrick Gaubert, président le Haut Conseil à l’Intégration (HCI), propose de limiter l’admission au séjour en France des étrangers mariés à des resssortissant(e)s français(es) : « pour répondre à l’objectif de bonne intégration, les Français souhaitant faire venir leurs conjoints étrangers doivent au préalable  disposer d’un logement et d’un revenu minimum, comme c’est déjà le cas pour le regroupement familial des conjoints d’étrangers résidant durablement en France« . Ce durcissement des conditions d’entrée et de séjour en France des étrangers conjoints de Français(es), déjà préconisé par le HCI dans un avis rendu en 2011, est l’une des principales propositions du candidat Nicolas Sarkozy pour réduire l’immigration en France.

Ainsi, les citoyens français ayant des revenus faibles ou instables, ceux qui sont employés en contrat précaire, ceux qui touchent une petite retraite, ceux qui décident de vivre dans une certaine précarité pour poursuivre des études prolongées ou reprendre une formation professionnelle n’auraient donc plus le droit de mener leur vie familiale en France auprès de leur conjoint étranger !!! Conditionner le respect des droits fondamentaux de citoyens français à leur niveau de revenu…, curieuse conception de l’égalité républicaine.

Patrick Gaubert, comme d’ailleurs l’avait fait également Nicolas Sarkozy, affirme que ce durcissement des conditions d’admission au séjour des étrangers mariés à des Français(es) « répondrait à l’objectif d’intégration« … Ainsi, pour éviter à certains étrangers des difficultés d’intégration, le Président du Haut Conseil à l’Intégration n’a donc à son tour rien trouvé de mieux que proposer de leur interdire de rejoindre leur conjoint français !

Et si l’on inversait la logique en redonnant par exemple un accès rapide et automatique à la carte de séjour de dix ans aux étrangers mariés à des Français(es) ? Autrement dit, cesser de les maintenir dans une précarité administrative à l’origine de nombreuses difficultés. Louer un appartement, trouver un emploi stable, obtenir un prêt pour financer un projet professionnel, etc… : autant de démarches, nécessaires à l’intégration tant exigée, qui sont beaucoup plus difficiles lorsqu’on ne présente qu’un titre de séjour temporaire dont le renouvellement n’est jamais définitivement garanti.

Mais ce serait aller alors à l’encontre de la politique réellement visée : réduire à tout prix l’immigration, y compris en restreignant le droit des citoyen(ne)s Français(es) de vivre dans leur propre pays aurpès de leur conjoint étranger.

 

 Publié par le 18 avril 2012

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