Mai 172012
 

Lettre ouverte publiée sur le Blog Médiapart d’Alain Roels :

Vous président, je ne veux plus avoir honte d’être Français. Je ne veux plus, aux côtés de mon épouse étrangère, ressentir ce sentiment de honte à chaque fois que nous sommes confrontés aux autorités administratives, tant au niveau préfectoral sur le territoire français qu’au consulat de France dont elle dépend dans son pays.

Vous président, je ne veux plus que les couples mixtes soient systématiquement accusés a priori d’avoir contracté un mariage blanc, voire « gris » (entendez « bougnoule »). Je crois qu’il existe des lois dans notre pays qui permettent de sanctionner ceux qui auraient contracté une telle union.

Vous président, je souhaite que les conjoints de Français soient considérés comme des citoyens à part entière. Le droit de vote aux élections locales est sans conteste un moyen d’y parvenir, mais il y a encore plus efficace : donner des consignes aux préfets et aux consuls pour que les étrangers soient reçus « normalement » (entendez « humainement »).

Vous président, agissez pour que leurs dossiers de demandes de visas soient instruits de façon efficace et impartiale. Toutes les préfectures de France font aujourd’hui trainer les demandes initiales ou les renouvellements de cartes de séjour. De façon perfide, par exemple en réclamant des pièces qui ont déjà été envoyées, en retournant le dossier soit-disant incomplet après la date d’expiration du visa ou bien en exigeant des documents qui n’étaient pas initialement demandés.

Vous président, j’aimerais que la mère ou le père du conjoint étranger puisse obtenir un visa pour venir en France voir son enfant ou, surtout, son petit-enfant quand il y a une naissance. Si le conjoint a choisi de s’établir en France par amour, ce n’est pas le cas de ses parents qui, eux, n’ont aucune raison de quitter leur pays. Qu’ils puissent donc obtenir très facilement un simple visa de tourisme. Là encore, il existe des lois qui permettent d’expulser des familles qui abuseraient les autorités françaises.

Vous président, vous l’aurez compris, je souhaiterais beaucoup plus d’humanité et plus du tout d’humiliation ni de mépris à l’égard de ces étrangers qui ont une part de leur coeur en France.

 Publié par le 17 mai 2012

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