Mai 122014
 

J'ai rencontré mon mari Tunisien lors de vacances en juillet 2009 (à 500 km de chez moi). Nous sommes restés en contact très régulièrement et début 2010 je suis retournée là-bas, passer une semaine avec lui. Ce fut le début d'une relation très fusionnelle entre nous.

Au début, j'ignorais qu'il n'avait pas de papier. Mais très vite j'ai découvert une vie remplie de difficultés et d'interdits. Travail au noir, problèmes financiers, logements instables faisaient partie de son quotidien. Nous vivions malgré tout notre relation avec insouciance, jusqu'à début 2012, moment où il a subit un contrôle d'identité. Il a été placé en centre de rétention puis relâché quelques jours plus tard. Ce fut une prise de conscience pour nous deux. Nous avons réalisé que l'on pouvait être séparés du jour au lendemain et que nous ne pourrions pas vivre notre relation, simplement comme tout le monde.

Nous avons alors pris la décision de concrétiser notre amour par un mariage, le 13 juillet 2012. Décision difficilement acceptée par ma famille du fait de mon jeune âge (21 ans) et des préjugés à l'égard des "sans papiers". C'était un mariage émouvant, sobre, à notre image, entourés de nos amis et de certains membres de nos familles. Mon mari est ensuite retourné en Tunisie pour effectuer une demande de visa "conjoint de français". Nous savions que nous risquions d'être séparés un moment mais nous pensions courageusement que c'était la seule solution pour être de nouveau réunis sur le long terme, sans problème administratif.

C'est alors que commença un vrai parcours du combattant. Le visa a d'abord été refusé. Nous avons effectué un premier recours, rejeté implicitement (pas de réponse). Nous avons donc sollicité l'aide d'une avocate et effectué deux autres recours (en référé et de fond). La date de l'audience était fixée un mois plus tard. Quelques jours avant l'audience, télégramme diplomatique du ministère de l'intérieur destiné au consulat de France à Tunis ayant pour ordre de délivrer le visa dans les plus brefs délais. Il a finalement obtenu son visa, 1 an après son départ en Tunisie.

L'attente était insupportable, rythmée par des périodes de doutes et de désespoir. J'allais régulièrement le voir (malgré les frais), c'est ce qui nous a permis de tenir le coup. Nous avions confiance en notre couple même si notre entourage avait tendance à nous décourager, envisageant qu'il ne rentrerait peut-être jamais en France. Aujourd'hui, notre couple en est sortit plus fort et plus aucun obstacle ne nous fait peur. Nous vivons ensemble et il a trouvé du travail. L'intégration n'est pas toujours facile mais nous sommes réunis et profitons de chaque instant. Je témoigne pour vous encourager à vous battre, à persister malgré les difficultés et surtout à garder confiance en votre couple. Votre histoire vaut le coup d'être vécue.

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