Fév 172016
 

Des guirlandes de ballons, des gâteaux sur les tables et des gamins qui remuent dans tous les coins. Dimanche après-midi, à l’Équitable café, cours Julien (6e), c’est l’effervescence. Pour marquer la Saint-Valentin, le collectif marseillais des Amoureux au ban public, qui défend les droits des couples mixtes*, a investi les lieux. Il propose un programme haut en couleurs : spectacle de clown, un atelier maquillage, une séance photos de couples… Le tout dans une ambiance sans formalisme, où chacun prend des initiatives.

Ainsi Fattou s’est-elle postée à l’entrée du bar associatif. « Venez, c’est gratuit. Il y a un spectacle pour les enfants », répète-t-elle aux familles qui passent. Elle n’ose pas expliquer ce que sont les Amoureux au ban public. Elle préfère laisser les militants de longue date le faire. Pourtant elle a bien compris leur combat. Elle en a même bénéficié. Avec son mari, Paul -son « premier amour » insiste-t-elle- elle a vécu plusieurs déboires face à l’administration française. « A la mairie du 5e, ils ont refusé mon dossier, se souvient-elle. Ils voulaient que je reparte en Algérie pour obtenir un visa de conjoint… Alors qu’il y a des accords qui m’évitent de faire ce genre de papiers. »

Contre vents et marées

C’est bien pour cela que Mika, militante depuis des années, continue de se battre. « Ça a toujours été compliqué, commente-t-elle. Mais, depuis l’état d’urgence, ça devient pire. » Entre les visas demandés à tort, les preuves de vie communes réclamées à de multiples reprises, les couples franco-étrangers peinent à vivre ensemble. « Et c’est pire quand on veut seulement vivre ensemble et ne pas se marier », rappelle Mika, pour l’avoir vécu. D’autant qu’en plus des tracasseries administratives, ces couples traversent les mêmes épreuves que les autres. En témoigne Constance qui a perdu son époux Hakim, à la suite d’un cancer. « Pour nous, c’est la double peine », soupire-t-elle. Les yeux plongés dans le vide, elle sourit cependant. La fête commence. Les enfants s’engouffrent dans la pièce. Place au spectacle.

Marjolaine Dihl

Source: http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/46137-l-union-fait-la-force-en-collectif-comme-en-couple

 Publié par le 17 février 2016

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