Se mobiliser pour ses droits

 

Aux Amoureux au ban public, nous sommes convaincu.e.s de la force de l’action collective.

C’est comme ça que tout a commencé en 2007…

Nous, couples franco-étrangers, nous nous sommes battus ensemble, avec solidarité, pour que nos situations individuelles se résolvent positivement. Nous avons aussi eu envie de nous mobiliser pour que les lois et les pratiques administratives changent et qu’aucun autre couple ne vive les difficultés que nous avons rencontrées.

Le combat continue encore aujourd’hui, et nous espérons que d’autres couples rejoindront le mouvement !

Nous vous invitons donc, si vous en avez la possibilité, à venir à notre rencontre lors d’une permanence juridique ou d’un événement militant ou festif à Albi, Lyon, Marseille, Montpellier, Paris/IDF, Quimper, et Strasbourg. Et puis qui sait, vous aurez peut-être envie de créer un collectif de couples binationaux près de chez vous ?

Quoi qu’il en soit, si vous êtes indigné.e par l’accueil à la préfecture, si vous n’arrivez pas à déposer votre dossier de demande de titre de séjour ou si votre chéri.e est bloqué.e à des milliers de kilomètres sans visa… Vous n’êtes pas seul.e.s ! Mobilisez-vous et mobilisons-nous !

Que la mobilisation se fasse autour d’une situation individuelle ou de difficultés partagées par plusieurs couples, vous aurez besoin d’élaborer un plan de bataille. Sans stratégie, le risque est de tourner dans le vide. Les Amoureux au ban public peuvent vous accompagner au long de cette démarche grâce aux expériences que de nombreux couples ont pu faire dans les années passées. N’hésitez pas à nous contacter !

Il n’y a pas de véritable recette magique, mais nous vous proposons quelques éléments pour vous aider à réfléchir à votre stratégie.

1 – Faire le point sur les démarches administratives en cours et à venir

Comprendre le blocage. Il est essentiel de commencer par comprendre ce que prévoit la loi concernant votre situation, quelles démarches vous pouvez effectuer et/ou si vous avez des possibilités de recours en cas de refus de l’administration.

Pour ce faire, informez-vous sur vos droits auprès d’une source fiable. Passez par exemple dans l’une de nos permanences pour mieux comprendre où vous vous situez dans le parcours administratif des couples binationaux.

Décider des actions à entreprendre. Souvent, les stratégies réussies englobent plusieurs éléments bien combinés. La meilleure manière d’arriver à votre but, c’est de se préparer à avancer étape après étape. Une mobilisation militante aura peu de sens si vous n’avez entrepris aucune démarche officielle (administrative ou juridique) sur laquelle appuyer vos revendications.

2- Témoigner, pour soi et pour les autres

Une première étape de mobilisation peut être de raconter votre histoire. En plus de faire connaître votre situation à un plus large public, cela vous permettra d’exprimer ce que vous ressentez, ce que vous vivez : les questions, la colère, l’indignation… les bonnes nouvelles aussi !

Nous publions vos témoignages sur notre site en vous proposant une relecture de petites corrections (fautes de frappe, mise en page…) et avec votre autorisation, nous les diffusons sur les réseaux sociaux. Si vous le souhaitez, nous anonymisons  votre texte en vue de sa mise en ligne.

Notre site participatif « Nous sommes ici » permet également d’affirmer sa place dans la société avec une photo et quelques mots : près de 300 couples et familles binationales ont ainsi déjà contribué à faire passer le message.

Le contact avec des médias peut être une autre manière d’attirer l’attention sur votre histoire et votre cause, en choisissant le meilleur moment pour le faire !

Les médias locaux sont généralement plus réceptifs. Il convient de discuter en amont avec les journalistes des conditions de l’interview, de savoir si l’article peut être relu avant publication, et s’ils vont tenter de contacter d’autres interlocuteurs.

3- Trouver des alliés

Il peut être très utile de trouver des alliés locaux pour votre cause, car en se joignant à vous ils pourraient influer sur l’opinion publique ou même faire jouer leur réseau…

Commencez par mobiliser votre entourage

  • Qui peut vos soutenir ? Vos ami.e.s, votre famille, vos collègues, vos partenaires sportifs ou les personnes avec qui vous partagez des loisirs…

Ces personnes peuvent éventuellement créer un « comité de soutien » informel, qui peut éventuellement prendre la parole pour rendre visible votre mobilisation.

Quelques idées de personnes que vous pourriez contacter par ailleurs :

  • Le maire de votre commune, des conseillers municipaux, etc.
  • Le/la député.e et senateur.trice de votre circonscription, que vous pouvez rencontrer lors de leurs permanences
  • Des organisations / associations qui défendent des objectifs similaires aux vôtres et qui ont une connaissance accrue des pratiques administratives locales (ils pourront vous aider à adapter votre stratégie) et/ou un réseau (militant, solidaire, engagé) étendu
  • Toute autre personne connue (localement), artiste, directeur d’école, employeur, etc.

Peut-être connaissez-vous déjà quelqu’un avec qui il vous suffirait de reprendre contact ?

4- Lancer une pétition

Quand elle fait partie d’une stratégie bien construite, une pétition peut être un bon outil pour donner de l’ampleur à votre mobilisation en montrant que vous n’êtes pas seul.e.s, que la situation occupe un nombre important de personnes et que l’(in)action de votre destinataire ne passera pas inaperçue – bref, faire pression par l’opinion publique.

Pour rédiger une pétition, voici quelques étapes importantes :

  1. Avant de commencer, posez-vous les questions suivantes :
    1. Qu’est-ce qui est mon objectif ? Est-ce faisable ?
    2. Qui peut le réaliser ? Adressez la pétition à une personne précise, pas à une institution.
  2. Phase de rédaction : Soyez clairs dans votre description du problème et de votre revendication. Utilisez des phrases courtes et précises.
  3. Donnez un titre clair à votre pétition

Lancer une pétition nécessite de s’appuyer sur des outils en ligne pour la publication de votre texte, pour la récolte des signatures et pour la diffusion de votre appel. De nombreux sites proposent d’héberger votre pétition, il convient là de s’informer sur leur politique de protection des données.

Quand vous avez récolté un nombre important de signatures ou que la date butoir est passée, transmettez un courrier reprenant votre lettre et les signatures à votre destinataire.

Plus vous le faites publiquement, mieux c’est ! Encore une fois, il est essentiel de choisir le meilleur moment pour le faire, c’est-à-dire un moment où votre interlocuteur sera réellement en mesure d’agir, sinon le risque c’est de dépenser beaucoup d’énergie pour rien.

Les Amoureux au ban public peuvent vous aider à identifier à quel interlocuteur s’adresser et quand. Nous relayons régulièrement les pétitions mises en ligne par les couples, notamment sur les réseaux sociaux.

5- Organiser une manifestation publique

Une mobilisation dans l’espace publique peut vous apporter principalement deux choses :

1) de la visibilité, potentiellement aussi par des articles de presse en aval,

2) une présence physique que vos interlocuteurs auront plus de mal à ignorer

Mobilisez votre comité de soutien et vos alliés !

Vous pourriez organiser par exemple :

  • Une mobilisation sur les réseaux sociaux (avec un #)
  • Une manifestation pacifiste
  • Un stand d’information avec une pétition à signer
  • Un happening, flash mob (mobilisation éclair), de la danse, un spectacle de crieur public, des dessins et slogans à la craie…

N’oubliez pas de demander les autorisations nécessaires à la mairie et à la préfecture au préalable.

 Publié par le 24 octobre 2017