Sep 252017
 

Nous nous sommes rencontrés en août 2014 à la Seyne-sur-Mer alors que j’étais en congés avec mes enfants.

A l’époque je suivais encore un traitement pour dépression, et ce depuis 5 ans.

Il est tunisien et était entré avec un contrat de travail en France mais son visa n’avait pas été renouvelé…

Nous nous sommes tout de suite plu, nous avons discuté, puis nous nous sommes vus régulièrement. Lorsque je suis rentrée chez moi, nous sommes restés en contact, puis il a décidé de venir passer un week-end à la maison, c’était le 13 septembre 2014.

Il n’aurait sans doute jamais dû repartir vers le sud… Nous avions décidé de nous installer ensemble mais il souhaitait récupérer ses affaires : il s’est fait arrêter à la sortie d’un chantier le 24 septembre 2014… et là l’enfer commence. Pourtant, malgré cet enfer « administratif », Mahdi me fait revivre: grâce à lui, sa gentillesse, son courage, je reprends goût à la vie et je parviens à stopper mon traitement en février 2015.

Suite à un premier recours non abouti, nous nous pacsons le 30 juillet 2015 (je n’étais pas très chaude pour le mariage, étant divorcée, mais je le regrette maintenant). Malheureusement, mal informés sur le droit des étrangers, on dépose un dossier de demande de visa temporaire à la préfecture quelques semaines plus tard. Ce visa est refusé et il fait l’objet alors d’un second OQTF. On refait alors l’ensemble des démarches: appel devant le tribunal administratif… en vain.

Entre temps, on se marie. Mais rien n’y fait: on lui dit qu’il doit repartir en Tunisie faire sa demande de visa long séjour, qu’il n’y aura pas de problème pour revenir… C’était le 16 mars 2016…

Depuis nous sommes séparés, on s’appelle tous les jours, plusieurs fois par jour. Nous avons déposé un recours auprès de la commission des recours contre les refus de visa à Nantes. Je me suis rendue en Tunisie afin d’être auprès de lui. Lorsque j’ai demandé d’accéder au Consulat de France à Tunis en tant que ressortissante française, on m’a même refusé l’accès!

J’ai reçu aujourd’hui la décision de la commission: notre demande est rejetée, nous n’apportons pas la preuve suffisante d’une vie commune, malgré photos, témoignages, etc., et malgré mes aller-retour entre la France et la Tunisie (4 fois depuis notre séparation). On reproche à mon mari d’avoir eu une relation avant de me rencontrer…

Nous avons déposé un recours auprès du Tribunal administratif de Nantes depuis le 3 octobre 2016 et nous vivons depuis dans une attente interminable.

Je vis très mal cette situation et surtout cette suspicion, non seulement vis-à-vis de mon mari mais aussi de moi-même. J’ai toujours travaillé, payé mes impôts, et la seule chose que je demande c’est de me laisser vivre en paix avec l’homme que j’ai choisi. Nous souhaitons fonder une nouvelle famille, avoir un enfant, et je souhaite que cet enfant, que mes enfants, puissent grandir dans un pays qui respecte les droits de l’homme.

Nous allons continuer notre combat, pour tout ceux qui sont comme nous, mais aussi en mémoire de tout ceux qui ont dû se battre pour nos libertés. A mon amour que je n’abandonnerai pas malgré tout ce qu’on nous fait subir.

 

 Publié par le 25 septembre 2017
Sep 252017
 

Je suis française et mon conjoint est camerounais.
Et on vit loin l’un de l’autre depuis trop longtemps.
Avec Steve, nous nous sommes rencontrés en 2009, grâce à un séjour humanitaire au Cameroun. Nous sommes devenus amis.
3 ans plus tard, je retournais au Cameroun et notre relation évoluait en AMOUR. Depuis, nous sommes en couple.
J’ai réalisé de nombreux voyages au Cameroun, et notre amour a grandi.
Il a tenté des visas tourisme sans succès pour venir en France.
De notre amour est née une petite princesse métisse.
Il a fait toutes les démarches pour la reconnaître à l’ambassade de France à Yaoundé (ce qui n’est pas chose aisée).
Après plusieurs mois, la transcription s’est faite sur notre livret de famille à ma fille et moi.
On lui a là-bas conseillé le visa court séjour parent d’enfants français qui lui a été refusé car il ne présentait pas l’envie de rentrer au Cameroun: c’est pas possible!!
Il a fait un recours sur place et j’ai hélas moi attendu la réponse à son recours pour contacter la commission à Nantes du coup j’étais hors délai.
Cela faisait 18 mois que ma fille était née et que j’étais mère isolée… Je tiens bon mais qu’a-t-on fait de mal pour mériter ça ?
Suite à ce refus nous avons décidé de nous marier. Là-bas forcément, loin de nos familles puisque la majorité de sa famille est en Europe. Il n’avait que sa grande sœur et moi mon petit frère et ma meilleure amie. Nous nous sommes mariés le 18 avril 2017.

Nous avons pu déposer notre demande de visa pour rapprochement de conjoint que fin août n’ayant eu la transcription que fin juillet avec les vacances, la fermeture de la mairie de mon village…

Et désormais, nous attendons…

Mon stock de patience est épuisé pour toute une vie. Notre fille a 28 mois.

 

 Publié par le 25 septembre 2017
Juil 122017
 

Aujourd’hui Mardi 11 juillet 2017, cela fait exactement 107 jours que nous nous sommes séparés, pensant nous retrouver trois semaines plus tard.

Moi c’est Daouda je suis ivoirien, c’est difficile pour moi de raconter à chaque fois notre histoire.

J’espère ne pas vous ennuyer.

Au printemps 2014 je rencontre une belle jeune femme, Bérénice. Elle est française, nous accrochons tous les deux.

Et c’est le début d’une belle histoire d’amour, la nôtre, que du bonheur !! Nos sentiments grandissants nous nous installons ensemble à l’été 2015, nous pacsant dans la foulée. On décide de se marier avec le soutien de nos familles à l’automne 2016. Ayant pour projet de fonder une famille, d’acheter une voiture,…Bref des projets normaux quoi !!

Il m’est demandé de retourner dans mon pays d’origine afin d’obtenir un visa de long séjour en qualité de conjoint de française, puisque je ne suis actuellement pas en possession d’un visa d’entrée régulière en France.

Sans aucune méfiance, nous nous exécutons. Je rentre en Côte d’Ivoire solliciter l’obtention du dit visa le 29 mars 2017.

C’est alors que deux semaines plus tard je reçois une notification de refus disant que je « représenterais un risque de menace à l’ordre public« . C’est la stupéfaction et l’incompréhension totale pour ma femme et moi, ma belle famille, nos amis, etc. Les choses s’enchaînent très vite, on saisit un avocat pour les procédures au contentieux.

Nous, nos familles et amis écrivons au Consulat de France à Abidjan pour supplier, réclamer la délivrance du visa : exprimant notre désarroi devant le motif avancé d’autant plus que mon casier judiciaire est vierge, je n’ai jamais été condamné pour quoi que ce soit.

Mais en vain, aucune réponse !! Mon épouse en situation de handicap, à qui ma présence et mon aide au quotidien sont nécessaires pour certaines tâches, est obligée de se débrouiller toute seule.

Cela me rend fou, on a l’impression qu’ils s’en foutent complètement. Nous ne sommes pour eux qu’un dossier de plus.

Nous sommes chaque soir que Dieu fait, en ligne sur Viber, Whatsapp, ou Skype à s’écrire, à s’appeler, à essayer de se consoler… Mon Dieu que c’est dur !!

Le plus terrible dans tout ça, c’est l’attente. les délais des procédures administratifs à Nantes!!

Combien de temps ? Même l’avocat ne le sait pas !! On n’aurait jamais imaginé pareille situation puisqu’on nous avait dit que ce visa était de plein droit.

Aujourd’hui nous sommes très tristes mais continuons à nous battre, mon épouse me manque cruellement… Nous avons voulus respecter la loi, voilà ce que ça en coûte !!

Nous attendons toujours…

Une pétition de soutien a été créé par l’entourage de Bérénice et Daouda : n’hésitez pas à la signer, à la partager, à la diffuser !

Fév 142017
 

Article à retrouver sur le site de FranceInfo

Mariée dans les Vosges, à Neufchâteau, le 27 février 2016  à un ressortissant tunisien, Sandrine Farnocchia, conseillère municipale de la ville, ne peut revoir son époux, privé d’entrée sur le territoire.

Par Thierry Pernin

L’amour, dit-on, ne connaît pas de frontières, mais parfois il complique les choses. Un couple franco-tunisien, séparé par la Méditerranée et par un refus de visa, en témoigne. Lundi 13 février 2017, Sandrine Farnocchia, de Neufchâteau, attend désespérément que son mari puisse revenir en France.

La rencontre
Pendant l’été 2014, Sandrine Farnocchia fait la connaissance de Mahdi Bennour, 34 ans, alors qu’elle est en vacances dans le Sud de la France.
Une véritable idylle naît entre la conseillère en formation au Greta et son amour de vacances, arrivé sur le territoire français deux ans plus tôt avec un contrat de travail jeune travailleur.
Après les vacances, comme Mahdi n’a pas régler sa situation à temps, la police lui signifie de quitter le territoire.

Le mariage
Depuis, Sandrine et Mahdi ont tenté de régulariser cette situation puis, en toute connaissance de cause, le 27 février 2016, Simon Leclerc, maire de Neufchâteau, a même consenti à les unir en mairie.
Trois semaines plus tard, le 16 mars, Mahdi est retourné en Tunisie pour ne pas se retrouver en centre de rétention.

L’attente
Aujourd’hui, malgré les attestations de voisinage et les interventions des élus, le consulat français, à Tunis, bloque le dossier. Il considère que c’est un mariage blanc et refuse le retour de Mahdi.

Nov 172016
 

Comme l’évoque si bien Lamartine « un seul être vous manque et tout est dépeuplé », voilà ce que je ressens au fond de moi, ces mots sont plein de sens.

Cela fait maintenant 14 mois qu’on m’a séparée de mon mari que j’aime et dont je suis toujours amoureuse. La première fois que j’ai aperçu son visage, j’ai de suite ressenti des sentiments très forts à son égard, chaque pensée vers lui me fait instantanément du bien.

Malheureusement loin de mon mari, c’est dans ces moments d’éloignement que mon amour, que notre amour se renforce. Ma souffrance est indescriptible, je me sens vide, je n’ai plus le cœur à sortir voire les gens qui sont autour de moi, tout me semble si triste ici, ce vide sans mon mari. L’appartement que je partage avec mon mari me rappelle sans cesse les moments heureux de notre histoire d’Amour, qui me paraissent désormais loin.

Quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe mon mari sera toujours mon plus beau cadeau que la vie m’a offert et personne ne pourra prendre sa place dans mon cœur.

Aujourd’hui seul le vide le désespoir et surtout la souffrance rythment ma vie sans mon mari, ce n’est pas normal, aidez-nous à retrouver une vie normale à deux. Merci.

 

 

 

Mar 022016
 

Par une ordonnance du 17 décembre 2015, le juge de l’urgence du tribunal administratif de Nantes a favorablement accueilli le référé liberté formé par Mme X contre le refus de délivrance de visa qui lui avait été opposé par le Consulat de France à Brazzaville. Le tribunal a en effet considéré que ce refus portait une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale de se marier.

Mme X, ressortissante Congolaise, et M. Y, ressortissant Français, avaient prévu de se marier dans une commune du Val d’Oise le 19 décembre 2015, où leurs bans avaient été publiés 1 mois et demi plus tôt. Mais le 4 décembre 2015, l’autorité consulaire a refusé de faire droit à la demande de visa d’entrée et de long séjour en France déposée par Mme.

Après avoir rappelé que, « sauf circonstances particulières » le refus de délivrance de visa ne constitue pas en soi une situation d’urgence justifiant l’intervention du juge des référés, le tribunal considère ici comme remplie la condition de l’urgence « compte tenu de la proximité de la date du mariage ».

Le juge relève par ailleurs que le fait que Mme X ait présenté une demande de visa long séjour conjoint de Français, alors qu’elle n’était pas encore mariée, au lieu d’une demande de visa court séjour, n’établit en aucun cas l’absence d’intention matrimoniale comme l’avançait le Ministère de l’Intérieur. De plus le tribunal rappelle à notre plus grand bonheur que la charge de la preuve du défaut d’intention matrimoniale des intéressés repose sur la seule administration, et que l’absence de preuves de communauté de vie en l’espèce ne pouvait suffire à établir le défaut d’intention matrimoniale.

Néanmoins cette décision reste en demi-teinte car même si le juge des référés se montre protecteur de la liberté matrimoniale, il n’enjoint finalement la délivrance que d’un visa d’une durée inférieure ou égale à 15 jours. Mme sera donc obligée de retourner en Guinée demander une nouvelle fois un visa de long séjour, exposant ainsi le couple a un nouveau contrôle administratif de leur union et à des frais des voyage importants !

Les Amoureux au ban public saluent tout de même cette décision du tribunal administratif de Nantes, protectrice du droit des couples franco-étrangers à se marier en France, et demandent aux autorités consulaires d’arrêter cette surenchère de procédures en délivrant des visas de long séjour en vue de mariage et d’établissement en France.

Référence : TA Nantes, 17 déc. 2015, n° 1510330

Déc 172014
 

Quelle ne fut ma surprise lorsqu’on m’a dit que je n’y avais pas droit étant algérien…

Tout commence lorsque je rencontre Alexandra, 23 ans, le 20 juillet 2014. J’étais sans papiers mais entre nous ce fut le coup de foudre. J’étais sans papiers à Paris et elle une rouennaise. Très vite on s’installe ensemble chez un de mes amis à Rouen (lui-même algérien) pendant un mois puis dans notre appartement le 05 octobre dernier.
Celle qui est aujourd’hui ma femme a voulu qu’on aille se marier afin que je puisse finir mes études ici et que je puisse également travailler.
Quelques jours plus tard, nous prîmes rendez-vous à la mairie ou nous sommes domiciliés et Tout s’est parfaitement bien déroulé !

Nous nous sommes mariés un samedi, le lundi d’après – et après avoir constitué mon dossier – je me présente à la préfecture de Rouen à 09 h 00 du matin pour que mon tour vienne à 12 h 15…
Me présentant au guichet, la préposée m’a demandé sèchement mon passeport, et en voyant que mon visa de court séjour n’était plus valide, elle me donne une feuille rose sur laquelle figure une liste d’autres pièces à fournir (plus d’une dizaine en tout) et me somme d’envoyer mon dossier par courrier sans possibilité d’avoir un récépissé de dépôt de dossier, sauf si je retourne en Algérie pour y demander un visa de long séjour.
En posant cette question: « et qui s’occupera de ma femme si je repars pour plus d’un mois en Algérie ? », la réponse qu’a eu cette dame fini de m’achever: « vous savez ? Ce n’est pas 1 mois ou deux qui vont la tuer ! ».
Je pris la direction de la sortie résigné et démoralisé !
Ma femme m’a avoué avoir honte pour son pays. Pays des droits humains qui ne soucie même pas de sa ressortissante qui sera séparée de son mari pendant 1 mois ou deux !
Bref, ne trouvant pour le moment aucune aide autour de moi, tout ce que je peux faire c’est témoigner espérant secrètement que ça aidera à changer quelque chose.

Yacine

 

 Publié par le 17 décembre 2014
Nov 132014
 

 

 

 

Tranche de vie d’un amoureux au ban public

Je me sens un peu comme une bête en cage ce matin.
J’attends.
Je tourne en rond et j’attends.
J’attends de savoir si le couperet va tomber ou non.
De savoir si la condamnation sera ou ne sera pas.
C’est à dire qu’on commence à en avoir l’habitude.
Une première échéance. Une attente et…le couperet n’est pas tombé.
Pourtant, l’affaire ne s’arrêtait pas là.
Presque 3 ans que nous attendons…
Et nous voilà à nouveau devant l’incommensurable pouvoir des autorités administratives.
Dans les alcôves décisionnaires le choix a déjà été fait mais nous ne savons pas encore lequel.
Alors on attend. Patiemment. Gentiment. Trop peut-être.
Et dans quelques heures on saura.
Accusé, levez-vous !
Nous allons vous dire si vous allez pouvoir vivre avec votre femme et votre fille ou non.
Nous allons vous dire si c’est la fin du calvaire ou pas.



Si vous me le permettez, ai-je droit à la parole ?
Pouvez-vous nous dire quel délit, voire quel crime nous avons commis ?
Sommes-nous un tel risque pour la société ?
Au nom de quel droit on nous fait vivre cela ?
Quelles en sont les raisons légitimes, s’il y en a ?
Non, nous ne le permettons pas !!



Bien.
Alors on attend.
On attend la délivrance.
Celle…des passeports.
Avec ou sans ?
Avec ou sans les visas ?
Suspense….
Insupportable attente…

Juil 312014
 

Alors qu’il s’apprêtait à prendre son billet d’avion pour l’Algérie, un conjoint de français a été arrêté et placé en Centre de Rétention Admnistrative.

Monsieur D est un ressortissant algérien entré irrégulièrement en France en 2006, marié à une française depuis le mois d’août 2013.
Ne remplissant pas les conditions pour régulariser sa situation auprès de la préfecture, Monsieur D avait pris rdv avec le consulat de France à Oran pour y déposer une demande de visa en tant que conjoint de français. Son rendez-vous a été fixé au 25 août prochain.
Monsieur D devait y aller avec sa femme, qui travaille, et attendait confirmation de ses dates de congés pour organiser le trajet  pour l’Algérie.

Arrêté et placé en centre de rétention de Vincennes, Monsieur D a produit devant le Juge Administratif le document attestant de son rendez-vous, son passeport en cours de validité, son livret de famille, une attestation d’hébergement ainsi qu’une lettre de sa compagne. En vain. Présenté ensuite devant le Juge des Libértés et de la Détention, il a été assigné à résidence le temps que s’organise son départ du territoire français.

Alors qu’il avait entreprit les démarches nécessaires à la régularisation de sa situation, Monsieur D risque de faire face à des difficultés d’obtention de visa en raison de l’Obligation de Quitter le Territoire Français qui lui a été notifiée. Faut-il croire que la politique du chiffre est toujours d’actualité ?