Déc 032017
 

Ce numéro de la Revue de l’Institut de sociologie s’inscrit dans les réflexions et les analyses menées dans le cadre du projet « Awareness and Migration : Organizations for Binational Family Rights Empowerment (aMore) » et fait suite à la journée d’étude organisée le 29 octobre 2014 à l’Université Libre de Bruxelles (plus d’info) à laquelle les Amoureux au ban public avaient été conviés.

Il comporte notamment un article intitulé « Les amoureux au ban public : la voix des couples franco-étrangers mobilisés », présentant le témoignage comme levier d’action, pour se réapproprier son histoire et se libérer de la tutelle administrative, mais aussi pour sensibiliser sans se faire piéger par les impératifs des médias.

Laura Odasso, « Introduction. Entre droit et contrôle sélectif : acteurs, normes et conséquences de la migration familiale » ; Victor Satzewich, « Facilitation ou exclusion ? La prise en charge du conjoint, les mariages de complaisance et la prise de décision des agents consulaires canadiens » – Carla Mascia et Laura Odasso, « Le contrôle du mariage binational en Belgique : les règles du jeu » ; Jean-Pierre Jacques, « La double victimisation des personnes étrangères victimes de violence conjugale en Belgique » ; Sarah Ganty, « La situation socio-économique, un obstacle dans le parcours migratoire des couples mixtes et étrangers en Belgique » ; Serge Slama, « Législation française : le long Dimanche de fiançailles des couples mixtes » – Hélène Neveu Kringelbach, « S’aimer sous les yeux de l’État : vécu et conséquences du contrôle de la migration de mariage en France » ; Françoise Poujoulet, « Femmes étrangères victimes de violences conjugales en France : la triple peine » ; Paola Bonizzoni, « Mariages mixtes, migration féminine et travail domestique : un regard sur la situation italienne » ; Charlotte Rosamond et Inès Hamai , « Les amoureux au ban public : la voix des couples franco-étrangers mobilisés » ; Sarah Vanbelle, « amoureux, vos papiers ! » ; Nawal Meziane et Coralie Hublau, « La situation des migrantes victimes de violence conjugale : plateforme de soutien au groupe “Épouses sans papiers en résistance” » ; Ségolène Mennesson et Nawal Bensaïd  : Notices bibliographiques.

à retrouver sur le site de l’éditeur, la lettre volée.

Nov 302017
 

C’est dans le cadre du festival national Migrant’Scène, organisé par la Cimade, que le film de Nicolas Ferran sera projeté le dimanche 3 décembre prochain à Figeac.

Pour découvrir les témoignages des treize couples qui ont accepté de raconter leur histoire face à la caméra, rendez-vous à 18h au Cinéma de l’Astrolabe Grand Figeac.

L’entrée est libre !

En savoir plus sur le programme du festival à Figeac

En savoir plus sur le festival Migrant’Scène 

Sep 212017
 

Tout a commencé lorsque des amis m’ont parlé d’une de leur cousine, qui venait de vivre une rupture comme je venais de le vivre et qui souhaitait fonder une famille. Seul hic : ressortissante camerounaise, elle résidait au Cameroun alors que je résidais près de Paris.

Nous avons donc pris le temps de nous connaître d’abord par échange de mail puis par téléphone (de courtes conversations vu le coût des communications, et malgré le choix de l’opérateur le moins cher).

 Malgré mon scepticisme sur les relations à distance, nous nous sommes découverts petit à petit, appréciés, et lorsque je l’ai rejointe sur place dix mois plus tard en août 2014 à l’occasion d’un voyage pendant mes vacances, nous nous sommes séduits respectivement et plu immédiatement et avons décidés à la fin du séjour de ne plus nous quitter, donc de nous marier pour qu’elle puisse me rejoindre.

Un autre ami s’étant marié 3 ans plus tôt avec une ressortissante camerounaise m’a rassuré sur les délais administratifs liés à un tel projet (6 mois…)

 J’avais rencontré – et apprécié – sur place une partie de sa famille. Plein d’enthousiasme nous avons déposé ensemble la demande préalable de délivrance d’un certificat de capacité à mariage et de publication des bans dès le 8 septembre. Plein d’optimisme, nous avions fixé la date au 8 novembre et commencé à organiser la cérémonie.

 C’est alors que nous sommes allés de déconvenue en déconvenue. Des délais annoncés par téléphone par le Consulat de plus d’un an… Impossibilité (comme en France) d’organiser un mariage religieux dans l’attente de pouvoir célébrer civilement la cérémonie…

 Nous décidons de conserver la soirée de mariage et d’oublier temporairement l’officialisation du mariage. Après tout être marié est d’abord un état d’esprit partagé par-delà toute consécration religieuse, sociale ou civile (étatique).

 J’ai découvert avec indignation les effets d’une véritable xénophobie d’Etat où le conjoint français est clairement placé sous tutelle, suspecté de séduire par sa seule nationalité et non par ses qualités personnelles, suspecté de faiblesse coupable face à un exotisme forcément malhonnête…

 J’ai découvert que malgré les scores toujours minoritaires de l’extrême droite dans notre pays, mon gouvernement « de gauche » continuait dans le droit fil des gouvernements précédents depuis plusieurs dizaines d’années, à combattre non seulement l’immigration irrégulière mais même l’immigration régulière dans un même mouvement de repli sur soi névrotique.

 Ainsi, l’audition préalable prévue par le Code Civil à l’initiative de l’Officier d’Etat Civil s’est transformée en prise de rendez-vous indispensable et aléatoire sur internet par les conjoints… Le premier rendez-vous possible était au 8 janvier. Soit déjà quatre longs mois d’attente. Ne serait-il pas préférable de faire procéder à cette audition par voie de convocation avec le discernement requis pour n’y procéder que lorsqu’elle apparaît nécessaire ? L’administration consulaire devrait également assumer ses retards dans le traitement des dossiers (quel stock en cours ?)

On voit mal par ailleurs la raison pour laquelle la détermination par l’administration française de la capacité matrimoniale du conjoint français dans le cadre de la délivrance de ce certificat pourrait s’appuyer sur l’audition de l’époux étranger… à moins de rester dans le cadre caricatural précité de conjoints suspects, forcément suspects.

 Nous voulons juste nous marier ! Le mariage pour tous, oui, mais pas avec un « étranger » ? Où est passé cette République généreuse, rigoureuse mais juste, majoritaire en France et dont je défends les valeurs ?

 L’audition de ma conjointe le 8 janvier s’est révélé être un véritable interrogatoire avec questions identiques reformulées et choix par l’administration de la réponse la plus défavorable, signature du PV sans modification possible ni mention des remarques formulées à la relecture. Connaissez-vous l’âge de votre conjoint ? Oui, elle donne mon âge, devient « elle ne connaît pas la date de naissance de son conjoint »…

 Mon audition à la mairie de résidence (tendance UMP) se déroule nettement mieux même si le PV d’audition ne me sera pas communiqué et qu’on ne me demande pas de le valider. J’ai en effet la chance d’avoir appris à m’exprimer en public aisément, de pouvoir parler sans difficulté de choses qui me sont personnelles, et un ami très proche m’a motivé à bloc dans la perspective de l’audition.

L’adjoint au maire a l’air nerveux, au début j’essaie de le mettre à l’aise je lui parle de mon voyage dans le pays de ma future épouse et de ce que j’y ai observé, il termine l’entretien en m’indiquant que la mairie ne s’opposera pas à la délivrance du certificat de capacité.

 J’imagine facilement que ce genre d’audition peut très vite déraper avec des personnes plus fragiles que l’on va tenter de dissuader, ou qui vont se rendre compte qu’on tente de les piéger, de trouver des contradictions qui justifieraient une enquête du Procureur, voire une opposition à la délivrance du certificat de capacité ou une opposition au mariage.

Qui peut prétendre tout connaître de son époux, même après de longues années de vie commune, à plus forte raison avant que celle-ci ne débute réellement, par le mariage ?

 Les bans sont publiés dans les semaines qui suivent (10 jours de carence obligatoire d’affichage à la porte de ma mairie et du Consulat de France au Cameroun) et en l’absence d’une saisine du Procureur de la République, le certificat de capacité à mariage m’est finalement adressé mi-mars à mon domicile en France. Pour la petite histoire, les bans ont également été publiés au Cameroun (30 jours d’affichage selon la législation camerounaise), préalable à la demande du fameux certificat de capacité à mariage.

 Désormais, les mesures de publicité légales accomplies, nous pouvons nous marier. Les démarches administratives sont loin d’être terminées.

 Le mariage est fixé début avril.

 Tout se déroule parfaitement bien jusqu’à ce que je me présente au Consulat pour faire transcrire mon mariage, c’est à dire le faire reconnaître par les autorités françaises, préalable obligatoire à la délivrance d’un visa « conjoint de français » à mon épouse. J’ai la chance de pouvoir observer un magnifique et tout à fait illégal « refus au guichet » ce qui veut dire qu’on m’invite à envoyer mon dossier par voie postale et qu’on refuse de me le prendre. J’apprendrais plus tard qu’une telle pratique est couramment pratiquée dans nos préfectures, à l’égard des étrangers.

 Qu’à cela ne tienne, le dossier sera déposé ultérieurement selon les voies autorisées.

 A nouveau, je dois menacer l’administration française comme je l’avais fait en janvier (l’absence de publication des bans dans un délai raisonnable de quelques mois constitue un trouble manifestement illégal) : au niveau consulaire et auprès des services contentieux du Ministère des Affaires Etrangères.

 J’avertis poliment en citant la jurisprudence concernée qu’à défaut d’opposition officielle à la transcription basée sur des éléments nouveaux portées à la connaissance du Procureur de la République de Nantes (spécialisé et seul compétent juridiquement), je serai au regret de devoir engager la responsabilité de l’état.

 L’inaction de l’administration et l’absence d’exercice effectif de ses pouvoirs, en ce qu’elle m’empêche d’exercer mes droits à une vie privée et familiale oui, avec une étrangère, peut constituer un déni de justice si je ne suis pas mis en mesure de discuter ses décisions devant la juridiction concernée.

 Ma menace porte visiblement ses fruits puisque la transcription est faite 3 jours plus tard (début juin) avec une célérité inhabituelle en la matière. Dans les semaines qui suivent je reçois la copie de l’acte de transcription et un magnifique livret de famille édité par le ministère des affaires étrangères…

 Mon épouse peut désormais invoquer son statut de conjointe de français et solliciter le visa correspondant (d’une validité… d’un an…) qu’elle obtient cette fois sans trop de difficulté. Fin juillet, elle est là. J’ai fait rentrer en France une étrangère en situation régulière !

 Nos galères ne sont pas terminées. L’installation en France s’accompagne de formalités administratives diverses, il n’est pas forcément facile de lui ouvrir un compte en banque… et lors du renouvellement futur de son titre de séjour, il faudra à nouveau prouver la sincérité de notre couple, ou plus exactement sa normalité au regard des critères fantasmatiques de l’administration.

 Le prince, la princesse et leurs nombreux enfants ont souhaité rester anonymes parce que leur vie privée ne regarde personne. Pas même l’administration. Mais ça, c’est en théorie.

 Question pratique (posée lors de mon audition) : pourquoi n’avez pas demandé un visa en vue d’un mariage en France, suivie d’un retour du conjoint dans son pays pour demander un visa de long séjour ?

 Réponse personnelle = parce que :

1) les garanties procédurales sont bien plus minces…

2) psychologiquement, la faire venir, se marier puis la laisser repartir dans son pays est un non-sens absolu

3) le mariage est une occasion de fête, de faire se rencontrer les familles et les amis. En principe, ils connaissent déjà les deux époux. Ici, c’est elle qui quitte son travail, son logement, sa famille et son pays pour venir me rejoindre dans un environnement (que je découvre socialement hostile), différent par le climat et la nourriture. Il me paraît normal qu’elle se sente accompagnée dans sa démarche par son entourage là-bas, et que j’en profite pour me présenter largement à celui-ci.

Conseils aux audacieux qui voudraient se marier à l’étranger : consulter préalablement un avocat spécialisé, se rapprocher de l’Association des Amoureux au Ban Public, n’être d’aucune complaisance avec l’administration, exiger le strict et constant respect de nos droits, et provisionner le coût des procédures contentieuses potentielles.


 

 

 

 Publié par le 21 septembre 2017
Fév 132017
 

La projection du documentaire présentant le témoignage de 13 couples franco-étrangers face caméra, sera suivie d’une rencontre avec le réalisateur Nicolas Ferran, lui même fondateur du mouvement des Amoureux au ban public !

Rendez-vous le jeudi 20 avril 2017 !

Horaires
De 19h à 21h
Lieu
Bibliothèque Andrée Chedid
36 rue Emeriau
75015 Paris
Métro : 10 : Charles Michels (438m) 10 : Avenue Emile Zola (439m)
Accès
Accès libre
Contacts
0145776340
bibliotheque.andree-chedid@paris.fr
http://equipement.paris.fr/bibliotheque-andree-chedid-1734
https://www.facebook.com/BibliothequeAndreeChedid/
Juin 112016
 

Se marier avec une personne étrangère est devenu un véritable parcours du combattant.

A l’occasion du Bal des Amoureux au ban public (dont Rue89Lyon est partenaire), nous publions le témoignage d’Agnès, 29 ans, une habitante de l’agglomération lyonnaise qui a voulu se marier avec Emmanuel, centrafricain. Pour préserver leur anonymat, les prénoms ont été modifiés.

Agnès a longuement bataillé pour pouvoir se marier avec Emmanuel. ©Gian

Agnès a longuement bataillé pour pouvoir se marier avec Emmanuel. ©Gian

Avec Emmanuel, nous nous connaissons depuis 3 ans, nous avons vécu en Centrafrique pendant un an et demi, puis nous nous sommes installés en France.
Je suis française et Emmanuel est centrafricain.

Emmanuel séjourne en France avec un visa étudiant et poursuit un master 2 d’anthropologie. En parallèle, il a déposé une demande d’asile, compte tenu des atrocités et menaces qu’il a subies en Centrafrique. Cette demande est toujours en cours d’instruction.

Lorsque nous avons décidé de nous marier, nous avons choisi mon village natal dans le Sud-Ouest, nous voulions y célébrer les noces et y accueillir nos familles. Le choix de cette commune s’est fait naturellement : ma famille y habite depuis plus de 100 ans et cela avait une signification pour moi.

Le maire ne veut pas célébrer le mariage

Lire la suite de l’article sur le site de Rue89

Mai 272016
 

Découvrez le reportage diffusé sur l’antenne de la radio BBC Afrique le 26 mai 2016, réalisé auprès des membres du collectif Île-de-France des Amoureux au ban public en plein préparatifs de la Grande Parade Métèque, et  de la coordinatrice juridique du mouvement. Les auditeurs découvriront à travers leurs interventions l’acharnement des administrations françaises au nom de la lutte contre les mariages « de complaisance ».

Le podcast est accessible sur le site de la BBC Afrique :

le sujet débute à 16’30 et dure envion 5 minutes

http://www.bbc.com/afrique/bbc_afrique_radio/p03vkzx2

 

Avr 112016
 

Je suis Française, j’ai bientôt 34 ans, je suis mariée à un homme bangladais de 27 ans. Nous sommes ensemble depuis deux ans, mariés depuis un ans et trois mois. Jusque là, nous vivions en Angleterre mais après un rendez-vous au Home Office pour sa demande de « residence card » tout a basculé.

En effet le 12 janvier dernier, nous avions un entretien prévu à Liverpool afin qu’ils déterminent si nous étions ou non un couple authentique. Nous aimant à la folie, nous n’avions aucun doute que tout se passerait bien et que l’amour était plus fort que ces procédures. Or nous avons vite déchanté lorsqu’à la fin de l’entretien d’environ six heures mon mari fut retenu par les agents pour être envoyé en centre de rétention où il est resté quinze jours pour finir par être expulsé vers Dhaka au Bangladesh. Ce furent deux semaines épouvantables, à essayer de faire tous les recours, de trouver un avocat… Mon mari n’arrêtait pas de pleurer, il voulait mettre fin à ses jours. Je vous cache pas qu’émotionnellement, ce fut vraiment dur à vivre.

Nous avons découvert que l’agent avait écrit une multitude de choses fausses dans le procès-verbal de notre audition et que son rapport ne concordait pas avec l’enregistrement que j’ai pu obtenir après coup. Malheureusement, nous n’avons pas eu le temps de faire valoir nos droits et j’ai moi-même été, officieusement par un autre agent, menacée de devoir quitter le territoire britannique.
C’est pourquoi je suis retournée en France début mars.

Nous n’avions malheureusement pas fait la transcription de notre mariage célébré en Angleterre en décembre 2014. Nous voici donc en pleine procédure pour faire reconnaître notre mariage en France. J’ai eu un entretien à l’ambassade de France à Londres en février et mon mari devra également être auditionné à l’ambassade France de Dhaka sous peu.

Nous avons amèrement regretté de ne pas avoir pris d’avocat lors de notre entretien, car l’agent a écrit n’importe quoi dans son rapport sans vraiment nous écouter. C’est une injustice totale, orchestrée par des politiques véreux qui ne pensent qu’à évincer le maximum de personnes de leur territoire! Et j’espère bien qu’ils vont voter le Brexit! Lorsque le pound chutera et que l’économie s’effondrera, peut-être comprendront-ils qu’ils ont aussi besoin des autres pour vivre!

Avr 112016
 

Chers lecteurs,

Je suis française du Tarn, j’ai rencontré M. en 2013, cela fait plus de deux ans que nous vivons ensemble, pacsés depuis juillet 2014. Nous venons d’avoir le choc du refus de titre de séjour et il a reçu une OQTF (obligation de quitter le territoire)!

Même avec des preuves de notre vie commune, factures d’électricité et attestations, la Préfecture a trouvé mille prétextes pour développer les choses à leur façon et refuser le titre EN DISANT QUE CECI NE PORTE PAS ATTEINTE A NOTRE VIE PRIVÉE!! Quelle honte!! Aimer un étranger est donc INTERDIT ICI EN FRANCE ??? Voir que nous sommes en 2016 et que nous ne sommes pas libres d’aimer qui nous voulons… On nous laisse nous pacser et après il font leur possible pour nous séparer!

Nous sommes en attente du recours administratif. Nous nous sentons anéantis, choqués par cette OQTF et le refus de séjour, et aussi traumatisés par la sensation de ne pas être entendus, même après mes courriers au Préfet en ma qualité de compagne de M… Il se moque bien des sentiments, ne cherche pas à connaître les situations, essaie de briser l’amour de deux personnes en compliquant leur vie.

Fév 252016
 

Je suis Française, mariée depuis 5 ans avec un Ivoirien. Mon mari a été renvoyé au pays car son visa n’était plus valable depuis septembre 2013. A ce jour nous sommes toujours séparés. Trois Noël sans lui, trois anniversaires de mariage loupés, c’est inadmissible… Pour nous deux c’est un calvaire, une injustice d’être séparés alors qu’on n’a rien fait de mal.

Nous nous sommes rencontrés chez des amis à Paris, puis nous avons continué notre relation à distance car nous vivions à plusieurs heures l’un de l’autre. Nous nous voyions le week-end. Par la suite, nous avons emménagé ensemble et nous nous sommes mariés. Comme le titre de séjour de mon mari était plus valable, nous avons refait une demande. La préfecture a refusé, croyant à un mariage blanc, et après une convocation au commissariat de ma ville il a été renvoyé dans son pays en Côte d’Ivoire pour chercher un visa long séjour.

Là-bas, l’ambassade de France a refusé dans un premier temps de délivrer le visa, au motif d’un risque de trouble à l’ordre public, mon mari aurait été condamné et aurait fait de la prison à Metz… C’était faux, j’ai donc contesté et suite à cela l’ambassade a reconnu qu’il y avait eu une confusion entre deux dossiers aux noms similaires…

Mais le dossier est maintenant au tribunal administratif et depuis le départ de mon mari le 28 septembre 2013 nous nous battons sans cesse en fournissant des preuves de vie commune, courriers, appels téléphoniques, factures, et rien ne bouge, personne ne bouge, le Président de la République, le Ministre de l’Intérieur, j’ai écrit partout, toujours la même réponse : il faut attendre! Et comme je n’ai pas beaucoup d’argent je ne peux pas aller rejoindre mon mari, c’est inadmissible que l’on sépare un couple marié comme cela pendant 3 ANS. Tout cela pour un visa, un papier administratif! Et à cause de personnes qui n’en n’ont visiblement rien à faire!! On est un dossier, un numéro en attente de passer, ce sera selon leur volonté! Voilà en gros notre souffrance quotidienne : attendre!! Merci à vous.