Juil 262013
 

1095-expulse-web

Le 22 janvier 2013, Clotilde et Abdelkaddous se rendent à la mairie de Toulouse pour y déposer un dossier de mariage. Ils sont amoureux et se fréquentent depuis quatre ans. Mais ce couple franco-tunisien est victime d’une personne de leur entourage qui tente de les empêcher de se marier. Celle-ci les dénonce auprès du procureur de la République le 29 janvier, et, depuis, Clotilde et Abdelkaddous sont entraînés dans les rouages de l’administration et de ses pratiques kafkaïennes. 

Ne sachant rien de cette manœuvre, le couple s’inquiète de l’absence de réponse à leur demande. La mairie, contactée en mars, les informe que leur dossier est «en suspens» et que par ailleurs les bans ont été publiés au mois de février sans qu’ils en soient informés. 

Puis la police aux frontières convoque Clotilde, seule, à deux reprises. Les agents qui la reçoivent multiplient au cours des deux auditions les tentatives de dissuasion et d’intimidation tout en l’interrogeant sur sa relation avec Abdelkaddous. Le 16 avril, c’est Abdelkaddous qui reçoit un coup de fil de la PAF pour être auditionné à son tour. La convocation écrite, que le couple exige avant qu’Abdelkaddous, en situation irrégulière, se rende au commissariat, indique qu’il est convoqué pour une «enquête sur dossier de mariage et situation administrative». 

Le 17 avril, Clotilde accompagne Abdelkaddous  dans les locaux de la police aux frontières pour son audition, prévue à 14 heures. À 14 h 05, un policier l’informe qu’aucun doute n’est émis sur les intentions matrimoniales du couple, mais qu’Abdelkaddous  doit être interrogé sur sa situation administrative. Deux heures plus tard, Abdelkaddous et Clotilde repartent séparément. Le préfet de Haute-Garonne, sollicité par la PAF, a pris une mesure d’éloignement à l’encontre d’Abdelkaddous et autorisé son placement au centre de rétention administrative de Cornebarieu. 

Ainsi, il aura suffi d’une dénonciation pour que la vie de ce couple bascule. Le détournement de l’enquête initialement prévue pour contrôler les intentions matrimoniales du couple et qui a permis l’interpellation d’Abdelkaddous, ainsi que la décision d’éloignement prise à l’encontre de ce dernier sont autant d’atteintes à la liberté constitutionnelle du mariage, pourtant garantie par la Constitution et les Conventions internationales de protection des droits de l’homme. 

Après trente-sept jours d’enfermement et une mobilisation de ses proches et de l’association Amoureux au ban public, Abdelkaddous est finalement libéré. 

 

Par : RESF. 

 

Pour lire l'article sur le sitede Charlie Hebdo : http://www.charliehebdo.fr/news/expulse-900.html

Mai 242013
 

Après plus de 3 semaines de mobilisation de sa compagne et de ses amis, soutenus par les Amoureux au ban public et la Cimade de Toulouse, Abdou vient d'être libéré du centre de rétention dans lequel il était retenu dans l'attente de son expuslion.

Clotilde et Abdou avaient déposé un dossier de mariage au mois de janvier 2013 à la Mairie de Toulouse.

Une personne de leur entourage les a rapidement dénoncé au Procureur de la République, qui a diligenté une enquête sur leurs intentions matrimoniales. Dans le cadre de cette enquête, Abdou a été convoqué dans les locaux de la Police Aux Frontières pour une audition au sujet de son futur mariage et de sa situation administrative.

A l'issue de cette audition finalement consacrée à sa seule situation administrative, il a fait l'objet d'une Obligation de Quitter le Territoire Français et d'un placement au centre de rétention de Cornebarrieu.

Cette semaine, le Procureur de la République de Toulouse a décidé de ne pas s'opposer au mariage de Clotilde et Abdou, amenant la Mairie à officialiser la date de célébration du mariage. 

Il semble alors que la Préfecture de Toulouse ait fait tout son possible pour obtenir du Consulat tunisien le laisser-passer permettant d'expulser Abdou au plus tôt, avec l'objectif d'empêcher son mariage avec Clotilde.

Aujourd'hui, après avoir été maintenu 37 jours au centre de rétention, Abdou vient finalement d'être libéré sur ordre de la Préfecture de Toulouse.

Il retrouve enfin Clotilde, qui n'a jamais cessé de réclamer sa libération jusqu'à ce jour auprès des services préfectoraux. Ils vont enfin pouvoir se consacrer aux préparatifs de leur mariage.

Les personnes qui se sont mobilisées autour du couple se réjouissent de cette issue, et restent vigilants quant à la suite des événements.

 

 

Pour en savoir plus :

La pétition

Le communiqué de presse

Les médias : Grazia.frCarré d'Info / La dépêche.fr / France3 Midi-Pyrénées