INDIGNATION
C’est ce sentiment de colère et de révolte face aux injustices que subissent les couples binationaux qui a guidé la création du mouvement des Amoureux au ban public.
Notre indignation est toujours intacte aujourd’hui, car il existe encore des situations absurdes et insoutenables comme celle de Stéphan, qui vient d’être condamné à 7 ans de prison par la justice grecque pour avoir tenté d’y secourir sa belle-famille syrienne.
Stéphan et son entourage se sont mobilisés pour faire entendre leur voix, avec le collectif des Amoureux au ban public d’Albi nous relayons aujourd’hui leur combat et vous invitons à découvrir leur histoire.
Pour les soutenir, n’hésitez pas à signer
la pétition lancée il y a quelques semaines sur le site change.org
Stéphan s’est adressé au Président de la République par cette lettre publiée par Mediapart :
« Monsieur le Président,
Je m’appelle Stéphan Pélissier. Je suis père de deux petites filles, Julia et Mila, 4 ans et 12 mois. Je suis marié à Mouzayan Alkhatib, d’origine syrienne, que tout le monde appelle Zéna. Ma femme est installée en France depuis 10 ans. […] Mes beaux parents, Seif et Wafaa, ainsi que leurs enfants, vivaient à Damas, dans des conditions très difficiles depuis le début du conflit en 2011, ce que vous pouvez imaginer.[…] Je suis donc poursuivi pour avoir tenté de sauver mon beau père, ma belle mère, mon beau frère et ma belle sœur. Poursuivi comme un vulgaire passeur, poursuivi comme un criminel, par un état européen. […] Je sollicite de votre part une intervention diplomatique pour faire valoir la spécificité et l’humanité de ma situation. »
Un communiqué du collectif Délinquants Solidaires est publié le mardi 5 décembre en soutien à Stephan
Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
www.delinquantssolidaires.org
De nombreux médias se sont intéressés à son histoire, notamment :
- Après la condamnation :
Émission Quotidien (TMC) du 01/12/2017 avec pour invités Stéphan et sa femme Mouzayan
Article Europe1 du 01/12/2017 « Un Français condamné en Grèce pour avoir sauvé sa belle-famille syrienne »
Article Mediapart du 30/11/2017 « Un Français condamné à sept ans de prison pour avoir secouru sa famille syrienne »
Émission France Culture du 30/11/2017, extrait du journal de 9h
Article TV5 monde du 30/11/2017 « « Stéphan Pélissier : condamné à 7 ans de prison pour avoir voulu sauver sa famille de Syrie »
Article la dépêche.fr du 29/11/2017 « Un Albigeois condamné à 7 ans ferme pour avoir aidé sa belle-famille syrienne à fuir la guerre »
- Avant la condamnation :
Article Mediapart du 08/11/2017 « Poursuivi comme passeur alors qu’il secourait sa famille »
Émission FranceInfo du 27/09/2017 Un Albigeois jugé en Grèce pour avoir aidé sa famille syrienne à rejoindre la France
Ce numéro de la Revue de l’Institut de sociologie s’inscrit dans les réflexions et les analyses menées dans le cadre du projet « Awareness and Migration : Organizations for Binational Family Rights Empowerment (aMore) » et fait suite à la journée d’étude organisée le 29 octobre 2014 à l’Université Libre de Bruxelles (plus d’info) à laquelle les Amoureux au ban public avaient été conviés.
Il comporte notamment un article intitulé « Les amoureux au ban public : la voix des couples franco-étrangers mobilisés », présentant le témoignage comme levier d’action, pour se réapproprier son histoire et se libérer de la tutelle administrative, mais aussi pour sensibiliser sans se faire piéger par les impératifs des médias.
Laura Odasso, « Introduction. Entre droit et contrôle sélectif : acteurs, normes et conséquences de la migration familiale » ; Victor Satzewich, « Facilitation ou exclusion ? La prise en charge du conjoint, les mariages de complaisance et la prise de décision des agents consulaires canadiens » – Carla Mascia et Laura Odasso, « Le contrôle du mariage binational en Belgique : les règles du jeu » ; Jean-Pierre Jacques, « La double victimisation des personnes étrangères victimes de violence conjugale en Belgique » ; Sarah Ganty, « La situation socio-économique, un obstacle dans le parcours migratoire des couples mixtes et étrangers en Belgique » ; Serge Slama, « Législation française : le long Dimanche de fiançailles des couples mixtes » – Hélène Neveu Kringelbach, « S’aimer sous les yeux de l’État : vécu et conséquences du contrôle de la migration de mariage en France » ; Françoise Poujoulet, « Femmes étrangères victimes de violences conjugales en France : la triple peine » ; Paola Bonizzoni, « Mariages mixtes, migration féminine et travail domestique : un regard sur la situation italienne » ; Charlotte Rosamond et Inès Hamai , « Les amoureux au ban public : la voix des couples franco-étrangers mobilisés » ; Sarah Vanbelle, « amoureux, vos papiers ! » ; Nawal Meziane et Coralie Hublau, « La situation des migrantes victimes de violence conjugale : plateforme de soutien au groupe “Épouses sans papiers en résistance” » ; Ségolène Mennesson et Nawal Bensaïd : Notices bibliographiques.
à retrouver sur le site de l’éditeur, la lettre volée.
C’est dans le cadre du festival national Migrant’Scène, organisé par la Cimade, que le film de Nicolas Ferran sera projeté le dimanche 3 décembre prochain à Figeac.
Pour découvrir les témoignages des treize couples qui ont accepté de raconter leur histoire face à la caméra, rendez-vous à 18h au Cinéma de l’Astrolabe Grand Figeac.
L’entrée est libre !
Nous nous sommes rencontrés en août 2014 à la Seyne-sur-Mer alors que j’étais en congés avec mes enfants.
A l’époque je suivais encore un traitement pour dépression, et ce depuis 5 ans.
Il est tunisien et était entré avec un contrat de travail en France mais son visa n’avait pas été renouvelé…
Nous nous sommes tout de suite plu, nous avons discuté, puis nous nous sommes vus régulièrement. Lorsque je suis rentrée chez moi, nous sommes restés en contact, puis il a décidé de venir passer un week-end à la maison, c’était le 13 septembre 2014.
Il n’aurait sans doute jamais dû repartir vers le sud… Nous avions décidé de nous installer ensemble mais il souhaitait récupérer ses affaires : il s’est fait arrêter à la sortie d’un chantier le 24 septembre 2014… et là l’enfer commence. Pourtant, malgré cet enfer « administratif », Mahdi me fait revivre: grâce à lui, sa gentillesse, son courage, je reprends goût à la vie et je parviens à stopper mon traitement en février 2015.
Suite à un premier recours non abouti, nous nous pacsons le 30 juillet 2015 (je n’étais pas très chaude pour le mariage, étant divorcée, mais je le regrette maintenant). Malheureusement, mal informés sur le droit des étrangers, on dépose un dossier de demande de visa temporaire à la préfecture quelques semaines plus tard. Ce visa est refusé et il fait l’objet alors d’un second OQTF. On refait alors l’ensemble des démarches: appel devant le tribunal administratif… en vain.
Entre temps, on se marie. Mais rien n’y fait: on lui dit qu’il doit repartir en Tunisie faire sa demande de visa long séjour, qu’il n’y aura pas de problème pour revenir… C’était le 16 mars 2016…
Depuis nous sommes séparés, on s’appelle tous les jours, plusieurs fois par jour. Nous avons déposé un recours auprès de la commission des recours contre les refus de visa à Nantes. Je me suis rendue en Tunisie afin d’être auprès de lui. Lorsque j’ai demandé d’accéder au Consulat de France à Tunis en tant que ressortissante française, on m’a même refusé l’accès!
J’ai reçu aujourd’hui la décision de la commission: notre demande est rejetée, nous n’apportons pas la preuve suffisante d’une vie commune, malgré photos, témoignages, etc., et malgré mes aller-retour entre la France et la Tunisie (4 fois depuis notre séparation). On reproche à mon mari d’avoir eu une relation avant de me rencontrer…
Nous avons déposé un recours auprès du Tribunal administratif de Nantes depuis le 3 octobre 2016 et nous vivons depuis dans une attente interminable.
Je vis très mal cette situation et surtout cette suspicion, non seulement vis-à-vis de mon mari mais aussi de moi-même. J’ai toujours travaillé, payé mes impôts, et la seule chose que je demande c’est de me laisser vivre en paix avec l’homme que j’ai choisi. Nous souhaitons fonder une nouvelle famille, avoir un enfant, et je souhaite que cet enfant, que mes enfants, puissent grandir dans un pays qui respecte les droits de l’homme.
Nous allons continuer notre combat, pour tout ceux qui sont comme nous, mais aussi en mémoire de tout ceux qui ont dû se battre pour nos libertés. A mon amour que je n’abandonnerai pas malgré tout ce qu’on nous fait subir.
Je suis française et mon conjoint est camerounais.
Et on vit loin l’un de l’autre depuis trop longtemps.
Avec Steve, nous nous sommes rencontrés en 2009, grâce à un séjour humanitaire au Cameroun. Nous sommes devenus amis.
3 ans plus tard, je retournais au Cameroun et notre relation évoluait en AMOUR. Depuis, nous sommes en couple.
J’ai réalisé de nombreux voyages au Cameroun, et notre amour a grandi.
Il a tenté des visas tourisme sans succès pour venir en France.
De notre amour est née une petite princesse métisse.
Il a fait toutes les démarches pour la reconnaître à l’ambassade de France à Yaoundé (ce qui n’est pas chose aisée).
Après plusieurs mois, la transcription s’est faite sur notre livret de famille à ma fille et moi.
On lui a là-bas conseillé le visa court séjour parent d’enfants français qui lui a été refusé car il ne présentait pas l’envie de rentrer au Cameroun: c’est pas possible!!
Il a fait un recours sur place et j’ai hélas moi attendu la réponse à son recours pour contacter la commission à Nantes du coup j’étais hors délai.
Cela faisait 18 mois que ma fille était née et que j’étais mère isolée… Je tiens bon mais qu’a-t-on fait de mal pour mériter ça ?
Suite à ce refus nous avons décidé de nous marier. Là-bas forcément, loin de nos familles puisque la majorité de sa famille est en Europe. Il n’avait que sa grande sœur et moi mon petit frère et ma meilleure amie. Nous nous sommes mariés le 18 avril 2017.
Nous avons pu déposer notre demande de visa pour rapprochement de conjoint que fin août n’ayant eu la transcription que fin juillet avec les vacances, la fermeture de la mairie de mon village…
Et désormais, nous attendons…
Mon stock de patience est épuisé pour toute une vie. Notre fille a 28 mois.
Sous le beau soleil de juin, nous avons célébré le Loving Day 2017, journée internationale des couples et familles mixtes : à Lyon, Marseille, Paris et Strasbourg.
A Lyon, musique, danse, street art, contes, revendications, banquet et buvette était au rendez-vous sur une place Mazagran bien animée ! (tous les détails sur le programme et les partenaires lyonnais ici)
À Marseille : soirée romantique, concert Trio de Musiques Brésilienne, et revendications amicalement accueillis au Champ de Mars !
À Paris, les Amoureux et leurs sympathisant.e.s se sont retrouvé.e.s pour de la musique, de la danse, des revendications, des animations autour du multilinguisme, une exposition photo de « Nous sommes ici », un banquet festif, et tout cela sur les quais du bassin de la Villette dans le 19ème arrondissement. (tous les détails sur le programme et les partenaires parisiens ici)
À Strasbourg, le Loving Day était une célébration multicolore avec musique, théâtre de papier, jeux et revendications. (tous les détails sur le programme et les partenaires strasbourgeois ici)
Nous sommes heureux d’avoir établit ainsi le Loving Day en France ! Célébrer le multiculturalisme et rappeler la lutte du couple Loving aux États-Unis des années soixante, c’est aussi revendiquer le droit de vivre l’amour librement aujourd’hui.
Rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle édition !
En savoir plus :
A Paris, venez fêter le Loving Day avec le collectif samedi 10 juin de 12h30 à 19h
Rendez-vous au Bassin de la Villette, quais de Seine,
métro Riquet (ligne 7), Stalingrad (ligne 2 – 5 – 7), Jaurès (ligne 2 – 5 – 7bis) ou Laumière (ligne 5)
entrée libre !
Au programme (horaires à confirmer) :
à partir de 12h30 : Banquet festif
Des victuailles et gourmandises, préparées avec notre partenaire Eat & Meet, à partager autour d’une table de banquet ouverte à la famille, aux amis, aux voisins, aux passants, aux curieux… Pour se rafraîchir, une buvette pour les petits et pour les grands sera installée sous le ciel de juin.
13h00 : Racine (concert de kora)
14h30 : Jeu des 7 familles et 7 langues avec Dulala (animation autour des langues, pour les enfants) et Parcours des cœurs battants (le jeu de l’Oie des couples binationaux, à partir de 15 ans)
15h00 : Atelier découverte: musique de Capoeira Angola avec Maître Faísca (à confirmer)
15h30 : la Fanfare Invisible (concert) Répertoire de morceaux issus du patrimoine et des luttes
16h30 : Initiation danses africaines avec Bamo (enfants, 1/2 heure)
17h : Parcours des cœurs battants (le jeu de l’Oie des couples binationaux, à partir de 15 ans)
17h30 : initiation danses africaines avec Bamo (adultes, 1/2 heure)
18h : Batucada Mulêketù Métissage musical inspiré du samba-reggae de Salvador de Bahia
Et en continu : Des témoignages et une invitation à s’exprimer sur la situation actuelle des couples binationaux et familles mixtes en France et les revendications des Amoureux au ban public
Plus d’info en direct via la page Facebook de l’événement parisien
Les partenaires du Loving Day Paris :
Eat & Meet propose de relier les personnes à travers le langage culinaire et au-delà des frontières ! C’est un espace mobile propice à la convivialité, et à la découverte des cultures du monde où les parisiens, les cuisiniers réfugiés et les associations peuvent se rencontrer, manger et discuter. Au menu : des plats colorés, épicés et savoureux
Page Facebook de Eat and Meet Bus
« Actuellement en France 1 enfant sur 5 grandit avec une autre langue que le français et deviendra potentiellement bilingue (INSEE 2002). Depuis une trentaine d’années les recherches ont démontré l’impact positif du bilinguisme sur le développement cognitif des enfants (Cummins, Hélot, Moro…). DULALA est un pôle national de ressources et formation sur le bilinguisme et l’éducation plurilingue. »
La fanfare qui prépare la « résistance joyeuse, capables d’épaissir le
tissu social » :
« Musiciens confirmés ou débutants, jeunes, vieux, ou entre les deux, animés par l’envie de participer à un projet commun de résistance, de luttes, de fêtes, et d’échanges, en solidarité musicale avec les mouvements sociaux, nous réveillons notre capacité à agir en participant à « la fanfare invisible ».
Page Facebook de la Fanfare Invisible
« L’association Mulêketú développe ses activités autour du « samba-reggae » : sa musique, sa danse, son patrimoine culturel. » « L’enfant qui est en toi : O moleque é tu!
Moleque : [mot portugais] un enfant des rues au Brésil é tu : c’est toi
ketu : [mot Bantu] une des principales ‘nations’ du peuple noir brésilien »
Page Facebook de la Batucada Mulêketù
« Féministe, anticapitaliste, et tiers mondiste, la FASTI qui tire sa légitimité du travail de terrain des militants et bénévoles des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s, se bat pour le droit des personnes migrantes depuis près de cinquante ans. » La Fasti accueille les permanences juridiques franciliennes des Amoureux au ban public et nous ouvre également ses portes lors de nos réunions d’organisation du Loving Day !
Découvrez la page Facebook de la Fasti
« La Cimade a pour but de manifester une solidarité active avec les personnes opprimées et exploitées. Elle défend la dignité et les droits des personnes réfugiées et migrantes, quelles que soient leurs origines, leurs opinions politiques ou leurs convictions. » La Cimade a accompagné la naissance du mouvement des Amoureux au ban public et continue d’être une partenaire privilégiée. A Paris, certaines réunions d’organisation sont organisées dans les locaux de la Cimade.
>>À Paris, le collectif et la coordination nationale s’allient notamment pour conseiller les couples de la région Île-de-France (permanences juridiques, suivi et accompagnement), pour être présent lors de mobilisations nationales inter-associatives, rencontrer les acteurs de la vie politique exerçant leurs fonctions à Paris (parlement, ministères), ou encore pour la créer les outils de sensibilisation du mouvement. On retient entre autres le bal organisé en Février 2015 à la Générale, la table ronde proposée en février 2016 à la Mairie de Paris ou leur participation à la Grande Parade Métèque depuis 2014…<<<
A Strasbourg, venez fêter le Loving Day avec le collectif dimanche 11 juin de 15h à 19h
Rendez-vous aux savons d’Hélène, rue du Savon
gratuit !
Au programme :
Les partenaires du Loving Day Strasbourg 2017 :
Retrouvez également la page Facebook de la Cimade Strasbourg
> A Strasbourg le dernier né des collectifs se lance pleinement dans l’aventure à partir de 2016 et multiplie les registres : permanences d’accompagnement des couples, goûter musical lors du Loving Day 2016, dialogue avec les municipalités (table ronde à la mairie de Strasbourg en 2016). Le collectif se saisit de l’événement « Strasbourg mon Amour » organisé pour la Saint-Valentin pour insuffler une dimension militante à ce 14 février 2017.<<<