Avr 052018
 

Par un jugement du 14 juillet 2017, le tribunal administratif de Paris a prononcé l’annulation de l’arrêté par lequel le préfet de police de Paris a assorti d’une mesure d’Interdiction de Retour sur le Territoire Français (IRTF) l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF)  sans délai de départ volontaire de Monsieur D., ressortissant malien, sur le point d’épouser sa compagne française.

Interpellé sur la voie publique par la police la veille de son mariage, Monsieur D. avait fait l’objet d’une OQTF avec placement en rétention immédiat, ainsi que d’une IRTF de 12 mois.

Le tribunal administratif de Paris a annulé l’IRTF d’un an « (…) compte tenu des circonstances particulières de l’espèce et de la possibilité pour le requérant de mener à bien son projet de mariage depuis son pays d’origine, puis de demander, le cas échéant, un visa en qualité de conjoint de Français », considérant en effet que la décision prise est entachée d’une erreur manifeste d’appréciation.

En revanche, contre toute attente, il n’a pas estimé l’OQTF sans délai de départ volontaire attentatoire à la vie privée et familiale du requérant, bien que le couple justifiait d’une vie commune et d’un projet de mariage certain.

Les Amoureux au ban public signalent tout de même cette décision sanctionnant la prise d’IRTF à l’encontre de futur.e.s conjoint.e.s de Français.es, et espèrent qu’elle inspirera d’autres juges ayant à connaître des tentatives nauséabondes de l’administration de séparer durablement des couples franco-étrangers, voire de les contraindre tous les deux au bannissement pour pouvoir vivre ensemble.

TA Paris, 14juil2017, n°1711258, annul IRTF futur conjoint de FR

Déc 042017
 
 

 

INDIGNATION

C’est ce sentiment de colère et de révolte face aux injustices que subissent les couples binationaux qui a guidé la création du mouvement des Amoureux au ban public.
Notre indignation est toujours intacte aujourd’hui, car il existe encore des situations absurdes et insoutenables comme celle de Stéphan, qui vient d’être condamné à 7 ans de prison par la justice grecque pour avoir tenté d’y secourir sa belle-famille syrienne.

Stéphan et son entourage se sont mobilisés pour faire entendre leur voix, avec le collectif des Amoureux au ban public d’Albi nous relayons aujourd’hui leur combat et vous invitons à découvrir leur histoire.

 Pour les soutenir, n’hésitez pas à signer
la pétition lancée il y a quelques semaines sur le site change.org

 

Stéphan s’est adressé au Président de la République par cette lettre publiée par Mediapart  :

« Monsieur le Président,
Je m’appelle Stéphan Pélissier. Je suis père de deux petites filles, Julia et Mila, 4 ans et 12 mois. Je suis marié à Mouzayan Alkhatib, d’origine syrienne, que tout le monde appelle Zéna. Ma femme est installée en France depuis 10 ans. […] Mes beaux parents, Seif et Wafaa, ainsi que leurs enfants, vivaient à Damas, dans des conditions très difficiles depuis le début du conflit en 2011, ce que vous pouvez imaginer.

[…] Je suis donc poursuivi pour avoir tenté de sauver mon beau père, ma belle mère, mon beau frère et ma belle sœur. Poursuivi comme un vulgaire passeur, poursuivi comme un criminel, par un état européen. […] Je sollicite de votre part une intervention diplomatique pour faire valoir  la spécificité et l’humanité de ma situation. »

[lire la suite…]


Un communiqué du collectif Délinquants Solidaires est publié le mardi 5 décembre en soutien à Stephan

Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
www.delinquantssolidaires.org


De nombreux médias se sont intéressés à son histoire, notamment :

  • Après la condamnation :

Émission Quotidien (TMC) du 01/12/2017 avec pour invités Stéphan et sa femme Mouzayan

Article Europe1 du 01/12/2017  « Un Français condamné en Grèce pour avoir sauvé sa belle-famille syrienne »

Article Mediapart du 30/11/2017 « Un Français condamné à sept ans de prison pour avoir secouru sa famille syrienne »

Émission France Culture du 30/11/2017, extrait du journal de 9h

Article TV5 monde du 30/11/2017 « « Stéphan Pélissier : condamné à 7 ans de prison pour avoir voulu sauver sa famille de Syrie »

Article la dépêche.fr du 29/11/2017 « Un Albigeois condamné à 7 ans ferme pour avoir aidé sa belle-famille syrienne à fuir la guerre »

  • Avant la condamnation :

Article Mediapart du 08/11/2017 « Poursuivi comme passeur alors qu’il secourait sa famille »

Émission FranceInfo du 27/09/2017 Un Albigeois jugé en Grèce pour avoir aidé sa famille syrienne à rejoindre la France

 

 

Sep 252017
 

Nous nous sommes rencontrés en août 2014 à la Seyne-sur-Mer alors que j’étais en congés avec mes enfants.

A l’époque je suivais encore un traitement pour dépression, et ce depuis 5 ans.

Il est tunisien et était entré avec un contrat de travail en France mais son visa n’avait pas été renouvelé…

Nous nous sommes tout de suite plu, nous avons discuté, puis nous nous sommes vus régulièrement. Lorsque je suis rentrée chez moi, nous sommes restés en contact, puis il a décidé de venir passer un week-end à la maison, c’était le 13 septembre 2014.

Il n’aurait sans doute jamais dû repartir vers le sud… Nous avions décidé de nous installer ensemble mais il souhaitait récupérer ses affaires : il s’est fait arrêter à la sortie d’un chantier le 24 septembre 2014… et là l’enfer commence. Pourtant, malgré cet enfer « administratif », Mahdi me fait revivre: grâce à lui, sa gentillesse, son courage, je reprends goût à la vie et je parviens à stopper mon traitement en février 2015.

Suite à un premier recours non abouti, nous nous pacsons le 30 juillet 2015 (je n’étais pas très chaude pour le mariage, étant divorcée, mais je le regrette maintenant). Malheureusement, mal informés sur le droit des étrangers, on dépose un dossier de demande de visa temporaire à la préfecture quelques semaines plus tard. Ce visa est refusé et il fait l’objet alors d’un second OQTF. On refait alors l’ensemble des démarches: appel devant le tribunal administratif… en vain.

Entre temps, on se marie. Mais rien n’y fait: on lui dit qu’il doit repartir en Tunisie faire sa demande de visa long séjour, qu’il n’y aura pas de problème pour revenir… C’était le 16 mars 2016…

Depuis nous sommes séparés, on s’appelle tous les jours, plusieurs fois par jour. Nous avons déposé un recours auprès de la commission des recours contre les refus de visa à Nantes. Je me suis rendue en Tunisie afin d’être auprès de lui. Lorsque j’ai demandé d’accéder au Consulat de France à Tunis en tant que ressortissante française, on m’a même refusé l’accès!

J’ai reçu aujourd’hui la décision de la commission: notre demande est rejetée, nous n’apportons pas la preuve suffisante d’une vie commune, malgré photos, témoignages, etc., et malgré mes aller-retour entre la France et la Tunisie (4 fois depuis notre séparation). On reproche à mon mari d’avoir eu une relation avant de me rencontrer…

Nous avons déposé un recours auprès du Tribunal administratif de Nantes depuis le 3 octobre 2016 et nous vivons depuis dans une attente interminable.

Je vis très mal cette situation et surtout cette suspicion, non seulement vis-à-vis de mon mari mais aussi de moi-même. J’ai toujours travaillé, payé mes impôts, et la seule chose que je demande c’est de me laisser vivre en paix avec l’homme que j’ai choisi. Nous souhaitons fonder une nouvelle famille, avoir un enfant, et je souhaite que cet enfant, que mes enfants, puissent grandir dans un pays qui respecte les droits de l’homme.

Nous allons continuer notre combat, pour tout ceux qui sont comme nous, mais aussi en mémoire de tout ceux qui ont dû se battre pour nos libertés. A mon amour que je n’abandonnerai pas malgré tout ce qu’on nous fait subir.

 

 Publié par le 25 septembre 2017
Sep 252017
 

Je suis française et mon conjoint est camerounais.
Et on vit loin l’un de l’autre depuis trop longtemps.
Avec Steve, nous nous sommes rencontrés en 2009, grâce à un séjour humanitaire au Cameroun. Nous sommes devenus amis.
3 ans plus tard, je retournais au Cameroun et notre relation évoluait en AMOUR. Depuis, nous sommes en couple.
J’ai réalisé de nombreux voyages au Cameroun, et notre amour a grandi.
Il a tenté des visas tourisme sans succès pour venir en France.
De notre amour est née une petite princesse métisse.
Il a fait toutes les démarches pour la reconnaître à l’ambassade de France à Yaoundé (ce qui n’est pas chose aisée).
Après plusieurs mois, la transcription s’est faite sur notre livret de famille à ma fille et moi.
On lui a là-bas conseillé le visa court séjour parent d’enfants français qui lui a été refusé car il ne présentait pas l’envie de rentrer au Cameroun: c’est pas possible!!
Il a fait un recours sur place et j’ai hélas moi attendu la réponse à son recours pour contacter la commission à Nantes du coup j’étais hors délai.
Cela faisait 18 mois que ma fille était née et que j’étais mère isolée… Je tiens bon mais qu’a-t-on fait de mal pour mériter ça ?
Suite à ce refus nous avons décidé de nous marier. Là-bas forcément, loin de nos familles puisque la majorité de sa famille est en Europe. Il n’avait que sa grande sœur et moi mon petit frère et ma meilleure amie. Nous nous sommes mariés le 18 avril 2017.

Nous avons pu déposer notre demande de visa pour rapprochement de conjoint que fin août n’ayant eu la transcription que fin juillet avec les vacances, la fermeture de la mairie de mon village…

Et désormais, nous attendons…

Mon stock de patience est épuisé pour toute une vie. Notre fille a 28 mois.

 

 Publié par le 25 septembre 2017
Juin 162017
 

Toujours émerveillé.e.s par les célébrations du Loving Day dans 4 villes françaises, nous sommes ravi.e.s de partager les événements que nos partenaires européens ont également organisés à cette occasion :

 

En Suisse, IG Binational a invité la compagnie de théâtre Sapperlot à faire un spectacle improvisé à partir de mots clés proposés par le public le mercredi 7 juin.

session photo lors du Loving Day de IG Binational, Suisse

En Allemagne le Verband binationaler Familien und Partnerschaften a organisé deux événements :

le slam à Francfort

 

  • a Francfort-sur-le-Main, un slam sur le thème « Quand l’amour surmonte tout », le lundi 12 juin
  • à Brème, les amoureux binationaux ont fait la fête accompagné de la musique Cumbia de « Los Muckeros » et de Worldbeat avec DJ Viram et se sont régalés d’un banquet « oriental ».

 

 

Ehe ohne Grenzen dans les rues de Vienne

 

 

 

 

 

En Autriche, FIBEL et Ehe ohne Grenzen ont célébré le Loving Day le 12 juin avec des discussions en toute convivialité. Également au programme: de la sensibilisation dans les rues de Vienne à l’aide d’un bouquet de marié.e : Celui qui l’attrape, se fait contrôler : « Vers quelle destination avez-vous voyagé lors de vos troisièmes vacances ?  » « De quelle couleur est la brosse à dents de votre femme ? » « Quelle boisson est-ce que votre femme préfère au petit déjeuner ? »

Ehe ohne Grenzen a également participé au Liebessymposium à Vienne qui avait pour but d' »organiser plus d’amour », approche que la bloggeuse Kübra Gümüşay promeut face au repli identitaire et la haine de plus en plus organisés. Le Liebessymposium a eu lieu 10 juin avec une multitude d’activités variant de bodypainting, dessin, musique et de la danse !

Au Pays-Bas, Kleur Rijk a rejoint l’initiative Lovingday.nl à Rotterdam ! Le 9 juin, ils ont donné rendez-vous à une rencontre de couple mixtes de Rotterdam qui ont partagé leur expériences. L’écrivaine Carolijn Visser a parlé de son livre qui expose l’histoire d’une femme juive-néerlandaise qui était amoureuse d’un chinois à la période de Mao. Le 12 et 13 juin a eu lieu une conférence au sujet du « Pouvoir, intimité et l’Etat : Familles mixtes en Europe et ailleurs », pour parler des couples mixtes, discours négatifs et l’inégalité.

Ægteskab Uden Grænser, Danemark

 

 

 

Au Danemark, Ægteskab Uden Grænser  a invité son public pour une soirée festive avec musique, danse et un banquet partagé.

 

 

 

Et en Belgique, la célébration du Loving Day est encore à venir : Amoureux, vos papiers vous donne rendez-vous le samedi 1er juillet 2017, jour qui sera à la fois une célébration des couples, une permanence mensuelle qui se prolongera en événement festif l’après-midi, la date de célébration du mariage d’un de leurs couples et la date anniversaire des 2 ans d’Amoureux, Vos Papiers!

Nous continuons à organiser plus d’amour ! <3

Mar 272017
 

 

A partir du 27 mars 2017, et pendant 10 jours, les Amoureux au ban public interpellent les candidat.e.s à l’élection présidentielle via les réseaux sociaux et leur adressent une lettre ouverte.

Découvrez et relayez leur campagne via Twitter et Facebook !

et vous, on vous a déjà dit ça ? #noussommesici #lamournapasdefrontiere #couplesmixtes #immigrationfamiliale

 

 

Fév 142017
 

Article à retrouver sur le site de FranceInfo

Mariée dans les Vosges, à Neufchâteau, le 27 février 2016  à un ressortissant tunisien, Sandrine Farnocchia, conseillère municipale de la ville, ne peut revoir son époux, privé d’entrée sur le territoire.

Par Thierry Pernin

L’amour, dit-on, ne connaît pas de frontières, mais parfois il complique les choses. Un couple franco-tunisien, séparé par la Méditerranée et par un refus de visa, en témoigne. Lundi 13 février 2017, Sandrine Farnocchia, de Neufchâteau, attend désespérément que son mari puisse revenir en France.

La rencontre
Pendant l’été 2014, Sandrine Farnocchia fait la connaissance de Mahdi Bennour, 34 ans, alors qu’elle est en vacances dans le Sud de la France.
Une véritable idylle naît entre la conseillère en formation au Greta et son amour de vacances, arrivé sur le territoire français deux ans plus tôt avec un contrat de travail jeune travailleur.
Après les vacances, comme Mahdi n’a pas régler sa situation à temps, la police lui signifie de quitter le territoire.

Le mariage
Depuis, Sandrine et Mahdi ont tenté de régulariser cette situation puis, en toute connaissance de cause, le 27 février 2016, Simon Leclerc, maire de Neufchâteau, a même consenti à les unir en mairie.
Trois semaines plus tard, le 16 mars, Mahdi est retourné en Tunisie pour ne pas se retrouver en centre de rétention.

L’attente
Aujourd’hui, malgré les attestations de voisinage et les interventions des élus, le consulat français, à Tunis, bloque le dossier. Il considère que c’est un mariage blanc et refuse le retour de Mahdi.

Nov 172016
 

Comme l’évoque si bien Lamartine « un seul être vous manque et tout est dépeuplé », voilà ce que je ressens au fond de moi, ces mots sont plein de sens.

Cela fait maintenant 14 mois qu’on m’a séparée de mon mari que j’aime et dont je suis toujours amoureuse. La première fois que j’ai aperçu son visage, j’ai de suite ressenti des sentiments très forts à son égard, chaque pensée vers lui me fait instantanément du bien.

Malheureusement loin de mon mari, c’est dans ces moments d’éloignement que mon amour, que notre amour se renforce. Ma souffrance est indescriptible, je me sens vide, je n’ai plus le cœur à sortir voire les gens qui sont autour de moi, tout me semble si triste ici, ce vide sans mon mari. L’appartement que je partage avec mon mari me rappelle sans cesse les moments heureux de notre histoire d’Amour, qui me paraissent désormais loin.

Quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe mon mari sera toujours mon plus beau cadeau que la vie m’a offert et personne ne pourra prendre sa place dans mon cœur.

Aujourd’hui seul le vide le désespoir et surtout la souffrance rythment ma vie sans mon mari, ce n’est pas normal, aidez-nous à retrouver une vie normale à deux. Merci.

 

 

 

Oct 062016
 

Avec l’aimable autorisation de son auteure, nous partageons avec vous un message posté sur les réseaux sociaux qui en dit long sur le regard de l’administration et de la justice sur « la vie commune » des couples franco-étrangers…

audience-tribunal

« A droite, les éléments du Préfet et à gauche les miens.

On débattait – enfin je débattais toute seule en audience (le Préfet n’a pas besoin de venir défendre ses décisions) – sur une décision préfectorale qui conteste la réalité de la vie commune de mes clients et donc refuse de délivrer un titre de séjour à Monsieur.

J’ai du costaud dans mon dossier, çà fait pas un pli.

Et bien le juge, tout tranquille (on est entre nous aussi hein, Madame, Monsieur, la greffière et puis lui et moi) s’offusque, ne comprend pas.. « Vos clients ne sont pas très malins aussi, enfin prudents ; ils sont dans l’attente d’une décision préfectorale qui doit examiner la réalité de leur vie commune et Monsieur s’autorise à dormir parfois chez son ami et employeur parce que, dit-il, les contraintes de certains chantiers l’y obligent »

Et de poursuivre « et puis, il n’a pas le droit de conduire en France, certes, mais il peut prendre les transports en commun non..1h30 pour se rendre au travail, c’est ce que beaucoup d’entre nous font, non ? »

Et sinon, un juge pense qu’il peut insulter les justiciables – en leur reprochant dans le même temps d’être honnêtes dans leurs déclarations, organiser leur vie, refaire la déco de leur appart’ (ils ont eu la légèreté et le mauvais goût de ne pas afficher aux murs de leur maison des photos de mariage). Et tout cela en s’agaçant profondément.

Oui, parce que le juge, en fait, il ne fait pas du droit, il en à marre..il veut être « Pascal le grand frère » ou organisateur de mariage ou thérapeute de couple ou décorateur d’intérieur..mais le droit non, il n’en peut plus »