Juil 122017
 

Aujourd’hui Mardi 11 juillet 2017, cela fait exactement 107 jours que nous nous sommes séparés, pensant nous retrouver trois semaines plus tard.

Moi c’est Daouda je suis ivoirien, c’est difficile pour moi de raconter à chaque fois notre histoire.

J’espère ne pas vous ennuyer.

Au printemps 2014 je rencontre une belle jeune femme, Bérénice. Elle est française, nous accrochons tous les deux.

Et c’est le début d’une belle histoire d’amour, la nôtre, que du bonheur !! Nos sentiments grandissants nous nous installons ensemble à l’été 2015, nous pacsant dans la foulée. On décide de se marier avec le soutien de nos familles à l’automne 2016. Ayant pour projet de fonder une famille, d’acheter une voiture,…Bref des projets normaux quoi !!

Il m’est demandé de retourner dans mon pays d’origine afin d’obtenir un visa de long séjour en qualité de conjoint de française, puisque je ne suis actuellement pas en possession d’un visa d’entrée régulière en France.

Sans aucune méfiance, nous nous exécutons. Je rentre en Côte d’Ivoire solliciter l’obtention du dit visa le 29 mars 2017.

C’est alors que deux semaines plus tard je reçois une notification de refus disant que je « représenterais un risque de menace à l’ordre public« . C’est la stupéfaction et l’incompréhension totale pour ma femme et moi, ma belle famille, nos amis, etc. Les choses s’enchaînent très vite, on saisit un avocat pour les procédures au contentieux.

Nous, nos familles et amis écrivons au Consulat de France à Abidjan pour supplier, réclamer la délivrance du visa : exprimant notre désarroi devant le motif avancé d’autant plus que mon casier judiciaire est vierge, je n’ai jamais été condamné pour quoi que ce soit.

Mais en vain, aucune réponse !! Mon épouse en situation de handicap, à qui ma présence et mon aide au quotidien sont nécessaires pour certaines tâches, est obligée de se débrouiller toute seule.

Cela me rend fou, on a l’impression qu’ils s’en foutent complètement. Nous ne sommes pour eux qu’un dossier de plus.

Nous sommes chaque soir que Dieu fait, en ligne sur Viber, Whatsapp, ou Skype à s’écrire, à s’appeler, à essayer de se consoler… Mon Dieu que c’est dur !!

Le plus terrible dans tout ça, c’est l’attente. les délais des procédures administratifs à Nantes!!

Combien de temps ? Même l’avocat ne le sait pas !! On n’aurait jamais imaginé pareille situation puisqu’on nous avait dit que ce visa était de plein droit.

Aujourd’hui nous sommes très tristes mais continuons à nous battre, mon épouse me manque cruellement… Nous avons voulus respecter la loi, voilà ce que ça en coûte !!

Nous attendons toujours…

Une pétition de soutien a été créé par l’entourage de Bérénice et Daouda : n’hésitez pas à la signer, à la partager, à la diffuser !

Fév 142017
 

Article à retrouver sur le site de FranceInfo

Mariée dans les Vosges, à Neufchâteau, le 27 février 2016  à un ressortissant tunisien, Sandrine Farnocchia, conseillère municipale de la ville, ne peut revoir son époux, privé d’entrée sur le territoire.

Par Thierry Pernin

L’amour, dit-on, ne connaît pas de frontières, mais parfois il complique les choses. Un couple franco-tunisien, séparé par la Méditerranée et par un refus de visa, en témoigne. Lundi 13 février 2017, Sandrine Farnocchia, de Neufchâteau, attend désespérément que son mari puisse revenir en France.

La rencontre
Pendant l’été 2014, Sandrine Farnocchia fait la connaissance de Mahdi Bennour, 34 ans, alors qu’elle est en vacances dans le Sud de la France.
Une véritable idylle naît entre la conseillère en formation au Greta et son amour de vacances, arrivé sur le territoire français deux ans plus tôt avec un contrat de travail jeune travailleur.
Après les vacances, comme Mahdi n’a pas régler sa situation à temps, la police lui signifie de quitter le territoire.

Le mariage
Depuis, Sandrine et Mahdi ont tenté de régulariser cette situation puis, en toute connaissance de cause, le 27 février 2016, Simon Leclerc, maire de Neufchâteau, a même consenti à les unir en mairie.
Trois semaines plus tard, le 16 mars, Mahdi est retourné en Tunisie pour ne pas se retrouver en centre de rétention.

L’attente
Aujourd’hui, malgré les attestations de voisinage et les interventions des élus, le consulat français, à Tunis, bloque le dossier. Il considère que c’est un mariage blanc et refuse le retour de Mahdi.

Nov 172016
 

Comme l’évoque si bien Lamartine « un seul être vous manque et tout est dépeuplé », voilà ce que je ressens au fond de moi, ces mots sont plein de sens.

Cela fait maintenant 14 mois qu’on m’a séparée de mon mari que j’aime et dont je suis toujours amoureuse. La première fois que j’ai aperçu son visage, j’ai de suite ressenti des sentiments très forts à son égard, chaque pensée vers lui me fait instantanément du bien.

Malheureusement loin de mon mari, c’est dans ces moments d’éloignement que mon amour, que notre amour se renforce. Ma souffrance est indescriptible, je me sens vide, je n’ai plus le cœur à sortir voire les gens qui sont autour de moi, tout me semble si triste ici, ce vide sans mon mari. L’appartement que je partage avec mon mari me rappelle sans cesse les moments heureux de notre histoire d’Amour, qui me paraissent désormais loin.

Quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe mon mari sera toujours mon plus beau cadeau que la vie m’a offert et personne ne pourra prendre sa place dans mon cœur.

Aujourd’hui seul le vide le désespoir et surtout la souffrance rythment ma vie sans mon mari, ce n’est pas normal, aidez-nous à retrouver une vie normale à deux. Merci.

 

 

 

Mar 022016
 

Par une ordonnance du 17 décembre 2015, le juge de l’urgence du tribunal administratif de Nantes a favorablement accueilli le référé liberté formé par Mme X contre le refus de délivrance de visa qui lui avait été opposé par le Consulat de France à Brazzaville. Le tribunal a en effet considéré que ce refus portait une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale de se marier.

Mme X, ressortissante Congolaise, et M. Y, ressortissant Français, avaient prévu de se marier dans une commune du Val d’Oise le 19 décembre 2015, où leurs bans avaient été publiés 1 mois et demi plus tôt. Mais le 4 décembre 2015, l’autorité consulaire a refusé de faire droit à la demande de visa d’entrée et de long séjour en France déposée par Mme.

Après avoir rappelé que, « sauf circonstances particulières » le refus de délivrance de visa ne constitue pas en soi une situation d’urgence justifiant l’intervention du juge des référés, le tribunal considère ici comme remplie la condition de l’urgence « compte tenu de la proximité de la date du mariage ».

Le juge relève par ailleurs que le fait que Mme X ait présenté une demande de visa long séjour conjoint de Français, alors qu’elle n’était pas encore mariée, au lieu d’une demande de visa court séjour, n’établit en aucun cas l’absence d’intention matrimoniale comme l’avançait le Ministère de l’Intérieur. De plus le tribunal rappelle à notre plus grand bonheur que la charge de la preuve du défaut d’intention matrimoniale des intéressés repose sur la seule administration, et que l’absence de preuves de communauté de vie en l’espèce ne pouvait suffire à établir le défaut d’intention matrimoniale.

Néanmoins cette décision reste en demi-teinte car même si le juge des référés se montre protecteur de la liberté matrimoniale, il n’enjoint finalement la délivrance que d’un visa d’une durée inférieure ou égale à 15 jours. Mme sera donc obligée de retourner en Guinée demander une nouvelle fois un visa de long séjour, exposant ainsi le couple a un nouveau contrôle administratif de leur union et à des frais des voyage importants !

Les Amoureux au ban public saluent tout de même cette décision du tribunal administratif de Nantes, protectrice du droit des couples franco-étrangers à se marier en France, et demandent aux autorités consulaires d’arrêter cette surenchère de procédures en délivrant des visas de long séjour en vue de mariage et d’établissement en France.

Référence : TA Nantes, 17 déc. 2015, n° 1510330

Sep 252014
 

Ma lettre à Mesdames et Messieurs les Représentants de La France,

 

CE visa

 

Alors j’ai pris avec moi, com-pris par ma chair douloureuse et ma pensée bousculée submergée par l’émotion ; ce qu’était d’être un Etre de peau noire, la « différence » dites vous…

Se marier, un droit en France pour tous, signifié à nouveau par le Conseil d’Etat le 9 juillet 2014.
Mais se marier avec qui ?
Il a la peau noire. Il a suffit de cela pour mener jusqu’au bout un combat, ce qui ne devait pas être un combat ; un combat que vous nous avez déclarés.
Un combat contre les discriminations, les suspicions, les doutes, les enquêtes successives, les abus de pouvoir, les préjugés moraux, les détournements de la loi, les faux arguments….

Moi blanc, lui noir.
« Je suis un noir à peau blanche » chante Salif Keita,
Maintenant, moi je suis un blanc au sang noir par blessures des combats déclarés par les autorités de France ; « ce soir j’ai mal du pays comme un gosse » (Antoine de Saint Exupéry) et j’ai mal de vos pensées néfastes qui tuent tous les élans possibles de notre pays.

Ainsi les représentants et les autorités de la France, malgré ses lois de l’égalité, ne voulurent pas que je me marie avec un noir.

A force de refus, à contourner sans cesse les règles et les lois sous des prétextes inavoués inavouables, vous avez bafoués la loi de notre pays.

Aujourd’hui si nous avons obtenu notre droit, juste celui de la république française, vous me laissez flottant, dans un vide sidérant, sidéral. Sans un mot, sans une attention malgré vos erreurs, sans un doute, car vous pensez toujours avoir vaincu un mal inexorable, celui d’un pays qui n’a plus de colonies.
Aujourd’hui, après plus d’une année d’opposition à vos diktats récurrents contre lesquels il fallu toujours s’armer pour se défendre, argumenter contre vos préjugés jusqu’à l’intime, je flotte dans le délitement de vos obstinations qui devinrent involontairement mes fondations et mes appuis.
Aujourd’hui c’est dans ce vide sur lequel je tente de m’appuyer pour marcher, pas après pas ; à petits pas ; mot après mot ; une terre qui se dérobe.
Tenter de se construire après cette guerre que vous m’avez déclarée.
Et je n’ai pas la tête haute des vainqueurs.
J’ai le corps douloureux de vos rancœurs ; le cœur au chaud de mon bien aimé, si aimant.

Et c’est le silence de la torpeur que vous m’octroyez pour ne rien avouer de vos erreurs injustifiables, juste celles de vivre dans un Monde de couleurs.

Et pendant ce temps, les chiens abandonnés aboient ; il vous suffit de lire les commentaires des articles de presse. C’est dans ce vacarme que vous organisez vous mêmes par votre silence et par vos jugements péremptoires, que les hurlements déchirent et tuent les Hommes entre eux, dans les rues et aux frontières de votre territoire de terreur mutique ou suspicieuse.

Que vous faut-il défendre ?
L’image de votre pouvoir local, national ou de représentation internationale ?
Comment pouvez vous jugez l’in-jugeable ?
Comment pouvez-vous juger l’Amour ?

Aujourd’hui vous vivez à contre vie, empapaoutés dans vos habits de représentation.
Ce temps là n’est plus.
Il est l’imagerie ternie que vous tentez de main-tenir pour un faire valoir qui n’est que la désespérance d’une illusion de pouvoir d’un passé qui se cache.

Aujourd’hui, le soleil de la loi m’éclaire de ses doux rayons en couleurs.
Demain, nos diamants d’annulaires étincelleront pour aveugler l’absurdité opaque de vos murs murant l’horizon arc en ciel de notre avenir et celui des tous les Hommes du monde.
Mic
15 aout 2014
Le 15 aout 1944, 120 000 tirailleurs du continent africain débarquent en Provence
70e anniversaire du débarquement en Provence

 Publié par le 25 septembre 2014
Juil 092014
 

Un couple de personnes de même sexe franco-sénégalais résidant au Maroc, vient de gagner son recours en référé devant le Conseil d’Etat contre une décision de refus de visa court séjour en vue de mariage sur le territoire français.

La décision rendue par la plus haute juridiction administrative est historique pour les couples homosexuels franco-étrangers souhaitant venir en France pour se marier.

En effet, lorsque le mariage de personnes de même sexe n’est pas autorisé, voire interdit et condamné dans le pays de résidence du ressortissant étranger, les couples franco-étrangers n’ont d’autre choix que de se marier en France. L’obtention d’un visa court séjour en vue de se marier n’étant pas garantie par la loi, ces couples, quand bien même leur dossier de mariage aurait été validé, une date de cérémonie fixée et les noces orgnanisées, peuvent faire face à un refus arbitraire des autorités administratives.

Le juge des référés, en enjoignant au Ministère de l’Intérieur la délivrance du visa dans les 24h, a reconnu que le refus de visa imposé à ce couple « porte une atteinte grave et manifestement illégale à l’exercice de la liberté de se marier ».

Les Amoureux au ban public, qui soutiennent le couple depuis plusieurs mois, saluent cette décision et continueront de plaider en faveur d’un visa en vue de mariage inscrit dans le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile.

Lire le Communiqué du Conseil d’Etat

Mai 122014
 

J'ai rencontré mon mari Tunisien lors de vacances en juillet 2009 (à 500 km de chez moi). Nous sommes restés en contact très régulièrement et début 2010 je suis retournée là-bas, passer une semaine avec lui. Ce fut le début d'une relation très fusionnelle entre nous.

Au début, j'ignorais qu'il n'avait pas de papier. Mais très vite j'ai découvert une vie remplie de difficultés et d'interdits. Travail au noir, problèmes financiers, logements instables faisaient partie de son quotidien. Nous vivions malgré tout notre relation avec insouciance, jusqu'à début 2012, moment où il a subit un contrôle d'identité. Il a été placé en centre de rétention puis relâché quelques jours plus tard. Ce fut une prise de conscience pour nous deux. Nous avons réalisé que l'on pouvait être séparés du jour au lendemain et que nous ne pourrions pas vivre notre relation, simplement comme tout le monde.

Nous avons alors pris la décision de concrétiser notre amour par un mariage, le 13 juillet 2012. Décision difficilement acceptée par ma famille du fait de mon jeune âge (21 ans) et des préjugés à l'égard des "sans papiers". C'était un mariage émouvant, sobre, à notre image, entourés de nos amis et de certains membres de nos familles. Mon mari est ensuite retourné en Tunisie pour effectuer une demande de visa "conjoint de français". Nous savions que nous risquions d'être séparés un moment mais nous pensions courageusement que c'était la seule solution pour être de nouveau réunis sur le long terme, sans problème administratif.

C'est alors que commença un vrai parcours du combattant. Le visa a d'abord été refusé. Nous avons effectué un premier recours, rejeté implicitement (pas de réponse). Nous avons donc sollicité l'aide d'une avocate et effectué deux autres recours (en référé et de fond). La date de l'audience était fixée un mois plus tard. Quelques jours avant l'audience, télégramme diplomatique du ministère de l'intérieur destiné au consulat de France à Tunis ayant pour ordre de délivrer le visa dans les plus brefs délais. Il a finalement obtenu son visa, 1 an après son départ en Tunisie.

L'attente était insupportable, rythmée par des périodes de doutes et de désespoir. J'allais régulièrement le voir (malgré les frais), c'est ce qui nous a permis de tenir le coup. Nous avions confiance en notre couple même si notre entourage avait tendance à nous décourager, envisageant qu'il ne rentrerait peut-être jamais en France. Aujourd'hui, notre couple en est sortit plus fort et plus aucun obstacle ne nous fait peur. Nous vivons ensemble et il a trouvé du travail. L'intégration n'est pas toujours facile mais nous sommes réunis et profitons de chaque instant. Je témoigne pour vous encourager à vous battre, à persister malgré les difficultés et surtout à garder confiance en votre couple. Votre histoire vaut le coup d'être vécue.

Fév 242014
 

 

 

Ivan n’est pas français, mais il a 5 ans et souhaite pouvoir vivre avec sa maman et celui qu’il considère comme son papa.  

Depuis le 19 février 2013 sa maman est mariée avec Monsieur A, de nationalité française, qu’Ivan connaît très bien et appelle « papa ». Monsieur A vit en France, loin de sa femme et de cet enfant qu’il considère comme le sien et dont il s’occupe comme tel. Après s'être soumis à toutes les procédures nécessaires à la reconnaissance de leur mariage sur les registres de l'état civil français, le couple dépose deux demandes de visa auprès du consulat de France, l'un pour la maman, l'autre pour l'enfant.

Le père biologique d’Ivan est extrêmement peu présent dans sa vie, ne lui verse plus de pension alimentaire et a donné son accord au départ de son fils hors d’Ukraine. Or le Consulat de France à Kiev a refusé la délivrance d’un visa pour Ivan.

Ce refus du consulat de délivrer un visa à Ivan alors qu’ils ont autorisé le départ de sa maman pour la France le conduirait à se retrouver seul loin de sa mère et de l’homme qu’il considère lui-même comme son père. Une séparation qui ferait voler en éclat une cellule familiale en violation d’un droit fondamental, protégé par la Constitution française ainsi que la Convention Européenne des droits de l’Homme, pourtant ratifiée par la France il y a plus de cinquante ans.

Qu’en est-il  des intérêts d’un enfant qui devra vivre et grandir sans sa mère et son père de cœur, en violation de la Convention Internationale des droits de l’enfant, elle aussi ratifiée par la France depuis longue date ?

La maman et Monsieur A n’envisagent pas un seul instant de laisser Ivan en Ukraine d’autant plus qu’ils rentreraient alors dans une toute autre procédure, celle du regroupement familiale qui l’obligerait à attendre au moins 18 moins pour entreprendre des démarches, laissant de ce fait Ivan seul en Ukraine pendant ce temps.

Le couple vient de saisir la Commission de Recours contre les Refus de Visas et se prépare à saisir le Tribunal Administratif de Nantes.

Fév 212014
 

Je suis de nationalité française, je suis fonctionnaire de l'administration pénitentiaire et je suis victime, depuis deux ans bientôt, de l'arbitraire des agents consulaires français.



J'avais rencontré il y a quelques six ans en arrière, une jeune fille que je suis retourné voir à plusieurs reprises depuis notre première rencontre.

Puis, nous avions décidé de faire cause commune et de nous marier.

Dans cette optique, je lui avais envoyé une attestation d'accueil pour lui permettre de solliciter un visa de tourisme de 90 jours maximum afin de lui permettre de venir se rendre compte par elle-même qu'elle pourrait supporter le dépaysement que constituerait pour elle de quitter son pays et sa famille pour venir s'installer avec moi ici en France, après notre notre mariage. Il faut dire que notre relation était connue de sa famille qui m'hébergeait à l'occasion de tous mes séjours à Fès auprès de ma dulcinée.

A deux reprises, sa demande de visa d'entrée en France avait été rejeté sans aucune motivation sérieuse, valable et précise.

Lors de mon dernier séjour chez elle en septembre 2012, nous n'avions pu résister à l'envie de consommer notre relation et ma fiancée s'était retrouvée enceinte.

Toujours au cours de ce séjour de trois semaines, et sans présager alors que ma fiancée tomberait enceinte, j'avais prévu de nous marier à Fès avant la fin de mon séjour et revenir alors, pourquoi pas, avec elle mais c'était sans compter l'arbitraire, l'incompétence et la désinvolture des services consulaires français à qui on devrait réapprendre, si tant était qu'ils en avaient reçu auparavant certaines notions, le respect de l'autre, la politesse, le respect de la vie privée et même de l'intimité de la vie privée des usagers que nous sommes, et qui plus est, des français qu'ils ont pour mission de protéger, d'aider et de défendre à l'étranger…Sincèrement, ces affairistes de la magouille qui malgré de très bons émoluments, s'adonnent au vu et au su de tout le monde à des trafics de toutes sortes, notamment de visa, avec la complicité d'agents locaux des consulats, ces corrompus jusqu'à la moelle, qui se prennent volontiers pour des dieux vivants qui auraient presque le pouvoir de vie et de mort sur les demandeurs de visas d'entrée et de séjour en France, n'avaient pas apprécié que je m'étonne de leurs méthodes totalement illégales et dépassant de très loin ce qu'on pourrait supposer et qui était prévu par la loi, tout comme s'ils jouissaient d'un privilège exorbitant du droit commun et n'étaient pas soumis aux lois de la République….

Toujours était-il que ma demande de délivrance de capacité à mariage avait été rejetée séance tenante et mon dossier transmis au parquet de Nantes pour "suspicion légitime" de mariage blanc, alors que rien ne permettait légitimement de l'imaginer.

Or en temps, je m'étais retrouvé, après mon retour en France, en arrêt de longue-maladie et dans l'impossibilité de voyager et donc de retourner à Fès pour épouser ma fiancée.

Par ailleurs, eu égard aux us et coutumes en vigueur au Maroc et même à la loi marocaine, il n'était admissible qu'une fille puisse donner naissance à un enfant hors mariage mais heureusement que sa famille avait entièrement confiance en moi et était persuadée que je ferais tout ce qui était en mon possible pour leur éviter la honte et l'opprobre.

Ne pouvant voyager compte tenu de ma situation décrite ci-dessus, pour aller l'épouser à Fès, j'ai pris langue avec le service état-civil de Roanne où j'habite pour fixer une date de mariage et faire procéder à la publication des bans, croyant naïvement qu'avec tous ces éléments sur notre futur mariage, avec toutes les preuves de son état ainsi que de ma position de longue-maladie qui m'empêchait de voyager, que le service visa du consulat de Fès finirait bien par se rendre à l'évidence qu'il ne s'agissait nullement d'un mariage blanc mais d'une véritable union qui plus est, avait été consommée puisque ma fiancée était déjà enceinte de plus de trois mois.

En plus, dans le même temps, le parquet de Nantes avait fait diligenter, dans de très brefs délais, il faut le reconnaître, une enquête par les policiers du commissariat de Police de Roanne, avait décidé de ne pas s'opposer à notre union et m'avait informé qu'il en avisait immédiatement les services consulaires français de Fès pour qu'ils me délivrent le document sollicité.

Malgré tout cela, l'autorisation du parquet de Nantes, le certificat de grossesse de ma fiancée, l'attestation de la Mairie de Roanne qu'une date de mariage avai déjà éte choisie pour nous marier ici et l'avis de placement en position de longue-maladie, le service consulaire devait une troisième fois de suite, rejeter sa demande de visa, cette fois, de long séjour.

J'avais bien envisagé de commettre avocat en vue de la saisine du T.A. de Nantes pour un référé en vue de contraindre le Consulat français de Fès à délivrer le visa à ma compagne mais compte-tenu de mes finances amoindries et sérieusement mises à mal du fait que je ne percevais plus qu'un demi-traitement, j'avais du renoncer aux services de l'avocat, croyant naïvement encore et à mes dépens, que la soit-disant "Commission de Recours pour refus de visa" instituée auprès du Ministère des Affaires Etrangères à Nantes constituait vraiment une garantie des droits du citoyen alors qu'elle n'était que de la poudre aux yeux, un simulacre de tentative pour faire croire que les nababs, les ayatollahs des affaires étrangères pouvaient veiller au respect, par leurs collègues, de la légalité, du droit et de la justice….

Je voulais tout faire pour éviter que ma compagne n'accouche hors mariage et même que notre enfant naisse au Maroc, ce qui explique qu'en juin 2013, je décidais, malgré les risques encourus, de la rejoindre à Fès pour célébrer notre mariage.

Le mariage devait être célébré le 12 juin 2013 et notre fille devait naître le 04 juillet 2013.

A ce jour, la déclaration de naissance de notre fille a été bien faite au consulat de Fès, par ma compagne, à l'aide de la déclaration anticipée de grossesse ou d'enfant à naître que j'avais fait établir ici à la Mairie de Roanne et je lui avais transmise et un acte de naissance et de nationalité française avait été établie au nom de notre fille, dans les premiers jours ayant suivis sa naissance par le service état-civil du consulat de France à Fès au Maroc.

De mon côté, j'ai fait procéder à la transcription de notre mariage sur les actes de l'état-civil central à Nantes et un livret de famille ainsi qu'un certificat de mariage m'avaient été adressés et que j'ai fait, il y a une semaine, transmettre à mon épouse pour aller solliciter au consulat de France à Fès, la délivrance d'un passeport pour notre fille et d'un visa de long séjour pour elle-même afin qu'elle me rejoigne pour qu'enfin, je puisse voir ma fille et la tenir dans mes bras.

Parmi les documents qu'on lui réclame pour ces formalités, il y a notamment un justificatif de résidence ou d'adresse et je croyais pour ma part avoir satisfait à cette exigence en adressant à mon épouse, ma déclaration de revenus pour 2013 sur les revenus perçus en 2012 ainsi que la taxe d'habitation 2013 et l'attestation d'assurance pour ma résidence principale et de voiture, toutes à mon nom et adresse mais à mon grand étonnement, ma femme m'informait que le consulat exigeait qu'elle produise coûte que coûte une facture de gaz ou d'électricité.

J'ai été fort surpris de cette exigence qui n'a rien de normal et si la taxe d'habitation et à un degré moindre, l'avis d'imposition ne pouvaient justifier de mon domicile ou résidence principale, je ne sais quel autre document pourrait le faire en toute crédibilité et je soupçonne le consulat français de Fès, dans son délire que rien ne semble pouvoir arrêter, de même que ses magouilles du reste, de vouloir, par esprit de vengeance aussi, retarder arbitrairement la délivrance de visa à mon épouse.

Finalement, je lui ai transmis les documents demandés qu'elle a remis au consulat à Fès et voilà qu'on lui annonce encore qu'elle devra aller à Casablanca pour y subir un examen médical préalable de même qu'elle devra subir un test de français.

Voilà l'odyssée que je vis depuis plus de 18 mois maintenant et rien n'indique que je sois enfin sorti de l'auberge mais c'est vraiment dommage que dans un pays qui se targue d'avoir aboli les privilèges et d'avoir donné au monde entier la charte des droits humains et d'avoir fondé le régime démocratique, un service de l'Etat puisse impunément se soustraire à la légalité républicaine, au droit et être aussi corrompu que dans une république que nous les français, appelons avec beaucoup de condescendance et de mépris, de "bananière".

Sincèrement, j'ai honte d'être français et j'ai surtout peur pour mon pays, de l'arbitraire, de l'impunité qui y progressent tous les jours, des passe-droits, et surtout, que son aura ne se ternisse totalement et ne soit plus qu'un mythe car déjà, en Afrique notamment, la France et la langue française ne représentent plus rien aux yeux de tout un continent et qu'on ne soit pas étonné demain si, la classe moyenne africaine naissante, préfère aller en vacances ou pour affaires en Espagne, en Afrique du Sud, au Brésil, en Chine, en Inde, aux Etats-Unis, en Corée du Sud ou encore en Russie ou qu'elle préfère encore y aller se soigner ou y envoyer ses enfants pour leurs études…..

La France semble frappée de sclérose politique et de myopie historique en faisant semblant d'oublier ce qu'elle doit aux peuples africains dans sa guerre contre le nazisme et que sans le franc C.F.A. qu'elle a imposée aux 14 pays africains anciennement colonies françaises, elle ne serait qu'une puissance de la taille du Portugal, de l'Espagne ou encore de l'Italie….

 J'aurais voulu proposer que les pouvoirs publics, qui ne peuvent pas dire qu'ils ignorent le phénomène des corruptions qui a cours dans nos consulats, puissent imposer aux agents consulaires, une rotation obligatoire après trois années passées dans un pays étranger, comme cela se fait par exemple en métropole pour les directions de prisons ou les administrateurs civils dans les Préfectures et Sous-Préfectures et aussi, et surtout, qu'ils acceptent de déclarer leurs biens, ainsi que celle de leurs conjoints et de leur famille proche (père et mère et frères et sœurs) avant leur affectation à l'étranger et surtout, qu'ils les déclarent de nouveau à la fin de leur mission et leur retour définitif en métropole.

Un enregistrement vidéo et audio des divers entretiens réalisés par ces agents consulaires dans l'exercice de leurs missions ne seraient pas non plus superflu…. cela éviterait à l'avenir tout malentendu et servirait autant à protéger l'intégrité morale des agents consulaires et donc à taire les accusations de corruption et de mauvais accueils des usagers de leur service, trop fréquemment faites à leur encontre, qu'à assurer, pérenniser et protéger les droits des usagers, malheureusement pour la plupart des étrangers qui méconnaissent leurs droits et qui subissent tous les jours, et sans broncher, l'arbitraire, le diktat de ces agents indélicats qui ternissent impunément l'image de notre pays à l'étranger.
Je trouve aussi que le fait d'obliger ces pauvres gens déjà très démunis à s'acquitter des droits de timbre fiscal pour une prestation qu'ils ne recevront jamais, est purs vol et arnaque et frôle l'indécence même.
L'Administration des Affaires Etrangères devrait plutôt opter pour la perception de ladite taxe qu'après étude de leur dossier et la certitude que lui sera faite une réponse favorable à la demande de visa.